http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: Le sens du shabbat 3

mardi 27 janvier 2015

Le sens du shabbat 3

Le shabbat est une véritable révolution en soi, car il va déterminer des temps qui deviennent propres à l’Éternel et Lui seul. Le septième jour va faire du chiffre sept le marqueur de la divinité et donc de la sainteté. Les cycles sabbatiques ayant comme base le chiffre sept, peuvent alors couvrir des jours avec la semaine, des mois avec les fêtes de l’Éternel, des années et même des millénaires si on compte le millenium messianique comme le shabbat de l’Éternel. Le temps s’organise autour du shabbat, comme la Loi s’articule autour de son  commandement. Le shabbat devient le centre d’un tout, comme le sceau divin frappant de sa marque l’Univers entier, une forme de signature divine et donc le signe même de Dieu.

Les lunes à partir de l’instauration du shabbat, deviennent un outil de comptage et non plus une référence cultuelle propre à la Lune comme divinité qui s’inscrit elle-même dans un comptage astrologique encore plus vaste. L’étymologie française du mot mois en explique bien le principe. Les mots grecs ὁ μήν (le mois) et ἡ μήνη (la lune) se construisent tous deux sur la racine Μα signifiant mesurer, expressions qui donnent l'étymologie du terme néoménie en français, signifiant simultanément le jour de la nouvelle lune et premier jour du mois, le premier jour de la mesure mensuel. Mais pour déterminer le début de l’année biblique, ce n’est même pas la Lune qui en est le marqueur, mais le début du printemps. Le mois prescrit à Moïse et Aaron comme le « premier des mois » est appelé le mois de l’aviv dans les premiers textes bibliques, car c'est en ce mois que le blé entre en germination, aviv pouvant être traduit par le printemps on ne se préoccupe absolument pas de savoir de quelle lune il s’agit et encore moins d’un équinoxe. Le printemps détermine la lune où on commence à compter les fêtes de l’Éternel selon un principe sabbatique où les cycles de sept sont omniprésents et il est plus qu’évident, que du temps de Moïse les mois étaient comptés et non nommés comme ils le furent plus tard au temps de l’exil. Cela signifie que l’on comptait les mois selon le cycle des fêtes de l’Éternel et non selon un cycle sidéral et ils devaient être numérotés comme les jours de la semaine, ce qui les dépersonnalisait par rapport aux dieux païens. Pour le premier mois, les Juifs commencent à employer l'appellation nissan (ce nom babylonien, dérivant de l’akkadien nissānu et/ou du sumérien nissag (premiers fruits) à la suite de la captivité de Babylone.

Toute la vie liturgique dans la Loi mosaïque pourrait se déterminer à partir d’un cycle sabbatique. À partir du premier jour de l’année du mois de l’aviv, comptes deux semaines pour fêter Pâque, puis de là tu fêteras les pains azymes pendant 7 jours. Un jour après Pâque tu comptes 7 semaines jusqu’à la Pentecôte. Du premier mois tu en comptes 7 pour commémorer la fête des trompettes, puis deux semaines pour clore le cycle par la fête des cabanes qui durera 7 jours. Pour une personne qui respecterait à la lettre toutes ces fêtes et le shabbat hebdomadaire, le principe sabbatique devient un signe évidant de la fidélité qu’on attache à l’Éternel et cela rythmerait toute son existence. Le fait que Jésus soit mort le jour de la Pâque et que l’Esprit Saint soit envoyé le jour de la Pentecôte n’annule en rien le cycle des fêtes, mais au contraire en souligne la pérennité.

A priori la mesure de temps sabbatique pourrait paraître secondaire aujourd’hui, cependant il n’en est rien, bien au contraire, car il faut impérativement la mettre en relation avec les pratiques religieuses païennes de toutes les nations alentours. Toutes les fêtes païennes étaient rythmées et organisées par l’armée des cieux, soit la Lune, le Soleil et les étoiles, principalement Vénus avec Ishtar et le zodiaque. Les populations locales calquaient leur rythme de vie sur celle des dieux et le clergé veillait au travers du roi au strict respect des fêtes religieuses. Le rythme sabbatique des Hébreux créait un décalage temporel par rapport aux fêtes religieuses païennes, faisant du Dieu hébreu un culte original et unique.

Mais les Hébreux n’auront pas l’exclusivité de cette originalité, car l’Histoire de l’Église elle-même se déroulera dans un cycle de temps sabbatique révélé au travers des 7 âges des Églises d’Asie d’Apocalypse 2 et 3, cycle intercalé dans les 70 semaines du prophète Daniel. Dans Daniel 9 le verset 25 concerne la chronologie de l'accomplissement des 70 semaines et qui représente une période de 490 ans, conformément au principe biblique prophétique selon lequel un jour prophétique équivaut à une année (Ezéchiel 4:4-6; Nombres 14:33-34). La semaine sabbatique devient alors un cycle de 7 années sabbatiques. Dans les versets 25 et 27, les 70 semaines sont divisées en trois périodes : 7 semaines (49 ans); 62 semaines (434 ans); et une semaine (7 ans). Les 70 semaines commencent avec la reconstruction de Jérusalem jusqu’à ce que le Messie soit retranché. Après le sacrifice de Jésus à Pâque, commence le temps des nations et les sept âges des Églises qui deviennent un nouveau cycle sabbatique qui s’intercale dans les 70 semaines de Daniel, c’est le temps des nations, dans ce contexte il s’agit du temps sabbatique des nations. Puis vient la dernière semaine, soit 7 années avant le millenium, lui-même à considérer comme le shabbat de l’éternel. La dernière semaine étant elle-même découpée en deux moitiés appelant à être complétées par les 3 ½ ans de Jésus Christ et les 2 X 3 ½ ans des deux témoins, ce qui spirituellement représente le fond du message du shabbat, soit le mariage divin entre l’Époux céleste et l’Épouse. Quand on étudie cela de plus loin, on constate que les cycles sabbatiques sont de véritables messages que Dieu envoie aux hommes et il faut vraiment être aveugle pour ne pas les voir.

Le décalogue et le culte qui s’organise autour du Tabernacle dans le désert selon des règles précises peuvent à priori être très complexes à comprendre et à suivre, mais deviennent très simples si on les réduit à l’expression de l’amour pour Dieu et de son prochain, qui se traduisent de manière visible et concrète dans le respect du shabbat. Ainsi, si je respecte le shabbat c’est parce que je crois en Dieu et respecte Ses commandements, c’est le signe de mon appartenance à Son peuple.

Deutéronome 6 : 4 Ecoute, Israël ! l’Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel. 5  Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. 6  Et ces commandements, que je te donne aujourd’hui, seront dans ton cœur. 7  Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. 8  Tu les lieras comme un signe sur tes mains, et ils seront comme des fronteaux entre tes yeux.

Après avoir donné les Dix Commandements à Moïse, Dieu lui indiqua que ces commandements doivent être une marque sur la main et sur le front, signifiant ainsi qu’ils doivent être à la fois gardés à l’esprit (marque sur le front) et mis en pratique (marque sur la main). La meilleure manière de vérifier si la signature de l’Éternel marque la vie d’une personne, c’est encore de le vérifier par rapport au respect du shabbat qui est un signe par lui-même. Ezéchiel 20.20 : « Sanctifiez mes shabbat, et qu'ils soient entre moi et vous un signe auquel on connaisse que je suis l'Éternel, votre Dieu. » Le peuple de Dieu se reconnaît donc au signe du shabbat, ce qui ne signifie pas qu’il appartient au judaïsme qui existe par lui-même comme l’application rabbinique du talmud, mais à tous ceux que Dieu appelle à suivre Sa parole et qui la mette en pratique. Les juifs par leur pratique du judaïsme talmudique ne sont plus qu’une branche du peuple de Dieu parmi tous les autres peuples, une branche particulière, mais rien qu’une branche et non le peuple unique et particulier de Dieu. L’autre branche devient de facto celle qui se fond dans le maître du shabbat, soit Jésus. Jésus dont la vie, la mort et résurrection, puis la dispensation de l’Esprit Saint, se calqueront de manière parfaite sur le cycle sabbatique.

Les débuts du christianisme dans l’Église apostolique originelle ne vont en rien changer les habitudes religieuses des apôtres, puisque Jésus respectera scrupuleusement toutes les règles de la Loi. Les grandes fêtes impulsées par la mort de Jésus le jour de Pâque et l’Esprit Saint étant envoyé le jour de la Pentecôte, soulignent également que rien ne change quant à la volonté divine de poursuivre le cycle sabbatique des fêtes. Le shabbat continuera d’être pratiqué par les apôtres et Paul dans le temps de ses voyages missionnaires ira de synagogue en synagogue pour enseigner les jours de shabbat.

Souvenez-vous que Paul a reçu l’enseignement des pharisiens et qu’il connaissait très bien les Écritures. Lorsqu’il se rendit dans la ville de Thessalonique, en Grèce, il prêcha aux Juifs trois shabbat de suite dans la synagogue. Notez que c’était l’habitude de Paul, il prêchait régulièrement pendant le shabbat. « Paul y entra, selon sa coutume. Pendant trois shabbat, il discuta avec eux, d’après les Écritures, expliquant et établissant que le Christ devait souffrir et ressusciter des morts. Et Jésus que je vous annonce, disait-il, c’est lui qui est le Messie » (Actes 17 :2-3).

Nous voyons ainsi que Paul prêchait régulièrement devant les Juifs pendant le shabbat. Mais prêchait-il aussi devant les non-juifs (les gentils) pendant le shabbat ? Notez ce qu’il fit lorsqu’il visita les gentils à Corinthe, en Grèce : « Paul discourait dans la synagogue chaque shabbat, et il perssuadait des Juifs et des Grecs » (Actes 18 :4) ! Oui, Paul prêchait aussi devant les non-juifs pendant le shabbat !

Si Paul attendait des chrétiens qu’ils observent un autre jour de culte au lieu du shabbat du septième jour, il aurait logiquement parlé devant eux, en tout cas devant les non-juifs, au cours de ce jour qui aurait forcément eu une connotation païenne. Mais que nous montre la Bible ? Voyons l’exemple de Paul à Antioche, en Turquie. Que se passa-t-il après le sermon hebdomadaire de Paul, pendant le shabbat, à la fois devant les Juifs et les gentils présents dans la synagogue ? « Lorsqu’ils sortirent, on les pria de parler le shabbat suivant sur les mêmes choses » (Actes 13 :42).

Si Jésus ou les apôtres avaient négligé le shabbat, Paul avait ici une excellente opportunité de dire aux non-juifs : « Non, nous n’avons pas besoin d’attendre le prochain shabbat, en tant que chrétiens, nous pouvons observer n’importe quel jour pour le culte.» Mais il ne le fit pas ! Que nous dit la Bible ? « Le shabbat suivant, presque toute la ville se rassembla pour entendre la parole de Dieu » (Actes 13 :44). Paul enseigna clairement aux chrétiens non-juifs à observer le shabbat, car il savait parfaitement que cela était le moyen choisi par Dieu de s’affranchir de la tutelle des dieux païens. Il ordonna même aux gentils à Corinthe de suivre son exemple. Souvenez-vous des instructions de Paul : « Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ » (1 Corinthiens 11 :1). En d’autres termes : « Suivez mon exemple, comme je suis l’exemple du Christ ». Paul, Jésus et les autres apôtres ont montré l’exemple à tous les chrétiens en observant le shabbat !

Si dans votre entêtement, obstination et rébellion vous persistez à prétendre le contraire, sachez quand même que le calendrier romain s’arrangeât du rythme sabbatique chrétien et non le contraire. Le calendrier julien (imposé par César) est basé sur le cycle solaire et une année de 365 jours (avec une année bissextile de 366 jours tous les quatre ans) ; mais l'organisation en nones, ides et calendes ne changea pas. Mis à part les quelques changements opérés au niveau des années bissextiles pour le calendrier grégorien, ce système est le même que celui que nous utilisons encore aujourd'hui (les mois avec leurs noms et leur nombre de jours correspondants, le début de l'année en janvier, l'ajout d'un 29e jour à février lors des années bissextiles). En revanche, l'apparition de la semaine (division du temps judéo-chrétienne inconnue des Romains) est beaucoup plus tardive : elle est introduite par un édit de l'empereur Constantin Ier en 321 apr. J.-C., pour tenir compte de de la liturgie chrétienne de l’époque qui respectait encore le shabbat. Ce qu’il fera en revanche sera de déplacer le jour de repos du shabbat sur le dimanche, soit le jour consacré au culte solaire.

Le 3 juillet 321, ce jour est décrété jour de repos légal dans l'empire romain par l'empereur Constantin Ier, qui, usant de son droit régalien, se sert de la notion de justitium, une institution romaine qui permettait de suspendre toute activité étatique judiciaire pour marquer un événement marquant. Pour satisfaire toutes les parties, païennes et chrétiennes, les jours de la nouvelle semaine romaine seront attribués aux principaux astres connus selon les doctrines astrologiques païennes de l’époque. Le paganisme entre en grande pompe dans le cycle sabbatique et se l’accapare. On est en droit alors de s’interroger sur les motivations réelles de Constantin, il est envisageable qu'elles aient été largement fondées sur des considérations d'ordre socio-économiques pour s'adapter aux coutumes du plus grand nombre, puisqu’à cette époque les chrétiens ne sont encore qu'une petite minorité.

Constantin édicte une loi supplémentaire qui donne à ses soldats – ou au moins sa garde personnelle – du temps libre chaque dimanche, jour dédié au Soleil, afin d'accomplir leurs dévotions envers leurs dieux respectifs ou envers l'empereur. Sol Invictus (Soleil invaincu), une divinité solaire apparue dans l'Empire romain au IIIe siècle reprenant des aspects de la mythologie d'Apollon et du culte de Mithra et connaissant une grande popularité dans l'armée romaine, verra son culte s’étendre jusqu’à être intégré dans la pratique de la messe dominicale catholique, un triomphe pour Satan. L'empereur Aurélien (270-275) lui avait assuré une place officielle à Rome en proclamant que le Soleil invaincu est le patron principal de l’Empire romain et en faisant du 25 décembre (au solstice d'hiver qui tombait alors le 25 décembre) une fête officielle (dies natalis solis inuicti), cette fête deviendra dans le christianisme paganisé par Constantin, le jour de Noël.

Les décalages cultuels dans le temps, deviennent alors un signe de rébellion contre Dieu et une manifestation d’un esprit antéchrist qui grandit de plus en plus, surtout dans l’Église de Rome. L’évêque de Rome Victor qui exerça son ministère de 189 à 199, voulut obliger toutes les églises à célébrer la solennité de Pâques le jour de la résurrection du Christ et non plus le jour de Pâque lui-même. Il lança même des excommunions contre les églises d’Asie qui s’obstinaient à le célébrer le quatorzième jour de la lune de mars. Pour la première fois, un évêque romain prétend imposer son autorité à toute la chrétienté. Victor Ier affirmait que la datation romaine remontait à Pierre et Paul et jouissait donc de l’autorité apostolique. Celui qui ne s’y conformait pas ne pouvait être considéré comme chrétien et devait donc être excommunié. Mais Victor Ier ne put imposer cette décision, preuve que les prétentions de Rome à la direction de l’Église se heurtaient encore à une forte opposition. Changer la date de la fête de Pâque revenait à se démarquer de la doctrine officielle de l’Église pour en imposer une nouvelle et du même coup imposer une nouvelle Église apostate dans son fonctionnement.

À cause de la rébellion de l’évêque de Rome sur la fixation du jour de Pâque, le concile œcuménique de Nicée, voulu par Constantin pour unifier la chrétienté en 325, fixa définitivement la date de Pâques à un dimanche, ce qui n'était pas le cas jusqu'alors et s'écartait de la Pâque juive, au dimanche qui suivrait la pleine lune de l'équinoxe de printemps. Mais comme la lune astronomique pouvait avoir des irrégularités, on se basa sur une lune fictive, ou lune ecclésiastique, pour abolir les écarts de phase lunaire qui pouvaient survenir. Ces calculs eurent pour conséquence d'entraîner l'établissement d'un calendrier ecclésiastique particulier, en partie lunaire et en partie solaire : solaire du premier dimanche de l'Avent au neuvième dimanche avant Pâques, avec des fêtes fixes, comme Noël, puis lunaires pendant l'autre partie de l'année, avec des fêtes mobiles dépendant toutes de la détermination de la date de Pâques. Le premier dimanche après la pleine lune qui suit l'équinoxe de printemps. Constantin réussit le tour de force de recaler les fêtes chrétiennes sur les fêtes païennes et du même coup de précipiter toute l’Église dans les bras de Satan. Jusqu’au Moyen-Âge la chrétienté ne connaîtra plus que le déclin, jusqu’à l’avènement du catholicisme que les Carolingiens favoriseront avec l’apparition de papes dépassant en puissance les empereurs. La grande prostituée de l’Apocalypse était alors née.

L’apostasie de Constantin est évidente quand les grandes fêtes « chrétiennes » se calent sur les anciennes fêtes païennes liées au solstice d’hiver et l’équinoxe de printemps. Il n’a rien fait de plus que reprendre les anciennes fêtes célébrées à Babylone pour les intégrer dans l’Église. En y ajoutant le culte dominical pratiqué dans des temples offerts par l’empereur pour célébrer l’eucharistie sur des autels, le comble est mis à l’apostasie qui devient totale. A ce stade-là, l’Église de Rome n’a plus rien à voir avec celle mise en place par les apôtres et les cycles sabbatiques sont totalement brisés, l’action des fils de la rébellion devient effective et le signe qui les caractérise est l’abandon du shabbat.

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