http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: 08/01/2012 - 09/01/2012

jeudi 23 août 2012

Synthèses


Les douleurs de l’enfantement se mesurent à la fréquence et l’intensité, pour définir le moment de la délivrance finale.  Comme je le rappelle déjà depuis des années, quand les évènements catastrophiques affectants la planète entière se multiplient, jusqu’à se superposer, alors on peut dire que la délivrance approche.

Les prix alimentaires


"Le changement climatique devrait entraîner une augmentation de la fréquence, de l'intensité et de la durée des sécheresses, ce qui aura des répercussions sur un grand nombre de secteurs, en particulier l'alimentation, l'eau, la santé et l'énergie", a déclaré le secrétaire général de l'OMM, Michel Jarraud. Selon l'Observatoire américain de la sécheresse, cité par l'OMM, au 31 juillet, 62,9% du territoire des Etats-Unis (à l'exception de l'Alaska) connaissait une sécheresse modérée à exceptionnelle. La part du territoire national classée dans les catégories les plus critiques (sécheresse extrême à exceptionnelle) a doublé, passant de 10% en juin à 22% en juillet. La sécheresse et la chaleur extrêmes ont ravagé les cultures et le bétail dans les Grandes Plaines et le Midwest. "Il s'agit de la période de sécheresse la plus longue qu'aient connu les Etats-Unis depuis 1895", a souligné devant la presse le directeur du département du climat et de l'eau à l'OMM Mannava Sivakumar. Les sécheresses aux Etats-Unis, en Inde, dans le nord du Mexique, et également en Europe dans l'est des Balkans, en particulier en Roumanie, ont des conséquences sur les prix alimentaires.

Le prix du baril de pétrole


Christophe de Margerie, pdg de Total. En décembre à Doha, celui que l'on surnomme "Big Moustache" a prévenu que la production de brut atteindra son pic au cours de la prochaine décennie. Au-delà de cette date, c'est le "point d'interrogation", a-t-il mis en garde. Selon lui, aucun déclin des extractions ne s'annonce à l'horizon... à condition de développer d'ici 15 ans l'équivalent de la moitié de la production mondiale actuelle ! Comment réussir pareil tour de force ? De vastes zones d'ombre subsistent dans ce scénario inédit. Afin d'accroître la production mondiale de pétrole jusqu'à l'horizon 2025-2030, tout en compensant le déclin de la production existante, Total table sur la mise en production de pas moins de 45 Mb/j de capacités nouvelles par l'ensemble de l’industrie, soit 5 fois la production de l’Arabie Saoudite…

Retour à la récession


D'ici la fin de l'année, plusieurs milliers de milliards de dollars de réductions d'impôts et de stimulation des dépenses pourraient arriver à expiration. Si un tel scénario, que certains dénomment le scénario de la « falaise fiscale », se produisait, alors à coup sur les Etats-Unis tomberaient en récession. C'est ce que préjugent un certain nombre d'économistes et c'est la conclusion à laquelle est parvenu le bureau du Budget du Congrès américain (le Congressional Budget Office) dans son rapport publié ce mercredi.  Quant à la zone euro, la récession est garantie par le rétablissement des comptes publics.  

Les guerres

Personne n’ose aborder le sujet. Ni les sociologues, ni les journalistes, encore moins les hommes politiques, trop soucieux de langage « politiquement correct ». Le sujet, ce sont les conflits actuels impliquant des musulmans. Conflits réels, conflits larvés, tensions, guerres déclarées, guerres civiles, guérillas dans lesquels les musulmans jouent un rôle de premier plan, quand ils n’en sont pas les instigateurs. Ils représentent quasiment la totalité des tensions que subit actuellement notre planète. Accentué par le printemps arabe, c’est toute la zone qui est sous tension permanente. Dans pratiquement tous les pays musulmans, l’islam a pris le dessus sur les principes démocratiques occidentaux, qui sont vus comme une régression morale et religieuse. Parallèlement les tensions avec Israël s’exacerbent.

Hamas, Hezbollah,  Fatah, Iran, appellent ouvertement à la guerre contre Israël. « Jérusalem est une ville musulmane et chrétienne, et il n’y aura ni paix ni sécurité jusqu’à ce que les Juifs cessent d’occuper la ville ! » Le Président Palestinien s’est fait très clair sur ses intentions : négation de l’histoire juive de la capitale d’Israël, interdiction aux Juifs de vivre dans cette ville, fin de la présence historique juive dans cette ville… Le gouvernement américain a fait part de son soutien au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, après l'appel lancé par le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman au Quartette à limoger M. Abbas et à organiser de nouvelles élections.

S’exprimant depuis sa cache grâce à la télévision, Nasrallah affirme « avoir en main une liste de cibles israéliennes que l’on peut frapper avec précision grâce aux roquettes que nous avons… Nous voulons faire de la vie des Israéliens un enfer. Nous voulons faire des dizaines de milliers de morts chez eux. Nous allons changer à jamais la face d’Israël », a-t-il continué. »

Quant à la relation Israël/Iran, chaque semaine amène son lot de déclarations toujours plus guerrières de part et d’autre.

Synthèse

Pris isolément, tous ces éléments sont en soi déjà alarmant, mais mis en relation ils prennent une bien autre tournure. Le bombardement des sites nucléaires iraniens entrainerait la fermeture du détroit d’Ormuz et une envolée  des prix du pétrole, qui elle-même entrainera une grave crise économique dans le reste du monde, ainsi qu’un renchérissement des produits alimentaires à cause des restrictions de toutes sortes. Tout ce qui aujourd’hui pose déjà des graves problèmes, sera grandement amplifié par cette nouvelle guerre israélienne, remettant Jérusalem au centre du monde, diplomatique et religieux. Voilà comment les écritures peuvent brusquement se retrouver au cœur de l’actualité et trouver leur place dans le quotidien de ceux qui n’y voient qu’un mythe.   

mercredi 15 août 2012

Le "Pacte de La Mecque"


Déjà exclue de la Ligue arabe, la Syrie a été suspendue tôt jeudi matin par l'Organisation de coopération islamique. L'Arabie saoudite, qui abritait le sommet de l'OCI, a pris la tête des Etats arabes qui tentent d'isoler la Syrie sur la scène diplomatique.


Les pays musulmans, réunis en sommet extraordinaire à La Mecque mercredi soir, en Arabie saoudite, ont suspendu la Syrie de l'Organisation de coopération islamique (OCI). Les participants sont tombés d'accord à la fin de leurs travaux tôt jeudi 16 août, sur "la nécessité mettre fin immédiatement aux actes de violences en Syrie et de suspendre ce pays de l'OCI", selon le communiqué final du sommet. Dans une deuxième déclaration appelée "Pacte de La Mecque", le sommet a proclamé son soutien aux "peuples musulmans opprimés comme le peuple syrien". Le Qatar, l'Arabie saoudite et la Libye fournissent des armes aux rebelles syriens, a affirmé lundi à Paris une des porte-parole du Conseil national syrien (CNS), jugeant par ailleurs qu'"attendre une solution militaire" est "catastrophique". Mais on sait aussi qu'avec des sommes d'argent, ils (les insurgés) vont aller chercher sur le marché noir, par tous les moyens, à acquérir ce qu'ils peuvent acquérir". On insiste sur le déséquilibre des forces en présence en Syrie: d'un côté, "un régime avec toutes ses forces, y compris l'aviation qui emploie des MiG contre sa propre population" et de l'autre côté, "une armée libre, c'est-à-dire des jeunes armés d'armes légères qui ne sont pas très capables d'aller au-delà de l'affrontement avec ces armes et une stratégie de guérilla de ville".

Le conflit en Syrie divise en effet profondément le Liban, pays à l'équilibre confessionnel très fragile, notamment entre des chiites qui expriment leur sympathie pour le régime alaouite - une émanation du chiisme - et des sunnites qui penchent vers les insurgés. Force est de constater, que le printemps arabe se transforme de plus en plus en hiver islamique, dont les images des guerres civiles de ces derniers temps, reflètent plus un djihad ponctué d’Allah akbar à chaque fois qu’une arme détonne dans la région. L’offensive sunnite dans le monde islamique vise apparemment à créer une unité religieuse dans le monde musulman, avec les saoudiens comme chef de file.   

En Arabie Saoudite Les libertés sont très restreintes, seul l’Islam fondamental est toléré et encouragé. Le régime tribal sunnite accepte les variations dans la croyance mais seulement du fondamentalisme jusqu’à l’extrémisme. La Constitution du pays se fonde sur le Coran et la sunna selon la compréhension des compagnons de Mahomet. Aucune manifestation ou culte d’une autre religion n’est acceptée et ceux qui expriment à ce titre une opinion différente sont déclarés apostats et passibles de la peine de mort. La liberté de religion de la population non-musulmane d’origine y est très restreinte, et doit s’exercer exclusivement dans le domaine privé. Les irréligieux, personnes de confession juive, ou simplement personnes ayant un visa pour Israël sur leur passeport, sont interdits de séjour. De plus, l’accès des villes de La Mecque et Médine est uniquement réservé aux musulmans. Les partis politiques et les syndicats ne sont pas autorisés.

Sur ces sujets, il est intéressant de lire le commentaire d’Alain Chouet. Invité de l’Association Régionale Nice Côte d’Azur de l’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale) le 27 juin 2012, Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, reconnu bien au-delà de l’Hexagone pour son expertise du monde arabo-musulman, livre ici une vision intéressante et décapante.

Les pires conjectures formulées au premier semestre 2011 concernant les mouvements de révolte arabes deviennent aujourd’hui réalité. Je les avais largement exposées dans divers ouvrages et revues à contre courant d’une opinion occidentale généralement enthousiaste et surtout naïve. Car il fallait tout de même être naïf pour croire que, dans des pays soumis depuis un demi-siècle à des dictatures qui avaient éliminé toute forme d’opposition libérale et pluraliste, la démocratie et la liberté allaient jaillir comme le génie de la lampe par la seule vertu d’un Internet auquel n’a accès qu’une infime minorité de privilégiés de ces sociétés.

Une fois passé le bouillonnement libertaire et l’agitation des adeptes de Facebook, il a bien fallu se rendre à l’évidence. Le pouvoir est tombé dans les mains des seules forces politiques structurées qui avaient survécu aux dictatures nationalistes parce que soutenues financièrement par les pétromonarchies théocratiques dont elles partagent les valeurs et politiquement par les Occidentaux parce qu’elles constituaient un bouclier contre l’influence du bloc de l’Est : les forces religieuses fondamentalistes. Et le « printemps arabe » n’a mis que six mois à se transformer en « hiver islamiste ».

En Tunisie et en Égypte, les partis islamistes, Frères musulmans et extrémistes salafistes se partagent de confortables majorités dans les Parlements issus des révoltes populaires. Ils cogèrent la situation avec les commandements militaires dont ils sont bien contraints de respecter le rôle d’acteurs économiques dominants mais s’éloignent insidieusement des revendications populaires qui les ont amenés au pouvoir. Constants dans leur pratique du double langage, ils font exactement le contraire de ce qu’ils proclament. En, Égypte, après avoir affirmé sur la Place Tahrir au printemps 2011 qu’ils n’aspiraient nullement au pouvoir, ils revendiquent aujourd’hui la présidence de la République, la majorité parlementaire et l’intégralité du pouvoir politique.

En Tunisie, et après avoir officiellement renoncé à inclure la chari’a dans la constitution, ils organisent dans les provinces et les villes de moyenne importance, loin de l’attention des médias occidentaux, des comités de vigilance religieux pour faire appliquer des règlements inspirés de la chari’a. Ce mouvement gagne progressivement les villes de plus grande importance et même les capitales où se multiplient les mesures d’interdiction en tous genres, la censure des spectacles et de la presse, la mise sous le boisseau des libertés fondamentales et, bien sûr, des droits des femmes et des minorités non sunnites.

Et ces forces politiques réactionnaires n’ont rien à craindre des prochaines échéances électorales. Largement financées par l’Arabie et le Qatar pour lesquels elles constituent un gage de soumission dans le monde arabe, elles ont tous les moyens d’acheter les consciences et de se constituer la clientèle qui perpétuera leur domination face à un paysage politique démocratique morcelé, sans moyens, dont il sera facile de dénoncer l’inspiration étrangère et donc impie.

La Libye et le Yémen ont sombré dans la confusion. Après que les forces de l’OTAN, outrepassant largement le mandat qui leur avait été confié par l’ONU, ont détruit le régime du peu recommandable Colonel Kadhafi, le pays se retrouve livré aux appétits de bandes et tribus rivales bien décidées à défendre par les armes leur pré carré local et leur accès à la rente. L’éphémère « Conseil National de transition » porté aux nues par l’ineffable Bernard Henri Lévy est en train de se dissoudre sous les coups de boutoir de chefs de gangs islamistes, dont plusieurs anciens adeptes d’Al-Qaïda, soutenus et financés par le Qatar qui entend bien avoir son mot à dire dans tout règlement de la question et prendre sa part dans l’exploitation des ressources du pays en hydrocarbures.

Au Yémen, le départ sans gloire du Président Ali Abdallah Saleh rouvre la porte aux forces centrifuges qui n’ont pas cessé d’agiter ce pays dont l’unité proclamée en 1990 entre le nord et le sud n’a jamais été bien digérée, surtout par l’Arabie Séoudite qui s’inquiétait des foucades de ce turbulent voisin et n’a eu de cesse d’y alimenter la subversion fondamentaliste. Aujourd’hui, les chefs de tribus sunnites du sud et de l’est du pays, dont certains se réclament d’Al-Qaïda et tous du salafisme, entretiennent un désordre sans fin aux portes de la capitale, Sana’a, fief d’une classe politique traditionnelle zaydite – branche dissidente du chi’isme – insupportable pour la légitimité de la famille séoudienne.

Seul le régime syrien résiste à ce mouvement généralisé d’islamisation au prix d’une incompréhension généralisée et de l’opprobre internationale.
Avant de développer ce sujet, je crois devoir faire une mise au point puisque d’aucuns croient déceler dans mes propos et prises de positions des relents d’extrême droite et de complaisance pour les dictatures.

Je me rends régulièrement en Syrie depuis 1966 et y ai résidé pendant plusieurs années. Je ne prétends pas connaître intimement ce pays mais je pense quand même mieux le connaître que certains de ces journalistes qui en reviennent pleins de certitudes après un voyage de trois ou quatre jours.
Mes activités m’ont amené à devoir fréquenter à divers titres les responsables des services de sécurité civils et militaires syriens depuis la fin des années 70. J’ai pu constater qu’ils ne font ni dans la dentelle ni dans la poésie et se comportent avec une absolue sauvagerie. Ce n’est pas qu’ils ont une conception différente des droits de l’homme de la nôtre. C’est qu’ils n’ont aucune conception des droits de l’homme…

Leur histoire explique en grande partie cette absence. D’abord, ils puisent leur manière d’être dans quatre siècle d’occupation par les Turcs ottomans, grands experts du pal, de l’écorchage vif et du découpage raffiné. Ensuite, ils ont été créés sous la houlette des troupes coloniales françaises pendant le mandat de 1920 à 1943, et, dès l’indépendance du pays, conseillés techniquement par d’anciens nazis réfugiés, de 1945 jusqu’au milieu des années 50, et ensuite par des experts du KGB jusqu’en 1990. Tout ceci n’a guère contribué à développer chez eux le sens de la douceur, de la tolérance et du respect humain.

Quant au régime syrien lui-même, il ne fait aucun doute dans mon esprit que c’est un régime autoritaire, brutal et fermé. Mais le régime syrien n’est pas la dictature d’un homme seul, ni même d’une famille, comme l’étaient les régimes tunisien, égyptien, libyen ou irakien. Tout comme son père, Bashar el-Assad n’est que la partie visible d’un iceberg communautaire complexe et son éventuel départ ne changerait strictement rien à la réalité des rapports de pouvoir et de force dans le pays. Il y a derrière lui 2 millions d’Alaouites encore plus résolus que lui à se battre pour leur survie et plusieurs millions de minoritaires qui ont tout à perdre d’une mainmise islamiste sur le pouvoir, seule évolution politique que l’Occident semble encourager et promouvoir dans la région.

Quand je suis allé pour la première fois en Syrie en 1966, le pays était encore politiquement dominé par sa majorité musulmane sunnite qui en détenait tous les leviers économiques et sociaux. Et les bourgeois sunnites achetaient encore – parfois par contrat notarié – des jeunes gens et de jeunes filles de la communauté alaouite dont ils faisaient de véritables esclaves à vie, manouvriers agricoles ou du bâtiment pour les garçons, bonnes à tout faire pour les filles.

Les Alaouites sont une communauté sociale et religieuse persécutée depuis plus de mille ans. Je vous en donne ici une description rapide et schématique qui ferait sans doute hurler les experts mais le temps nous manque pour en faire un exposé exhaustif.

Issus au Xè siècle aux frontières de l’empire arabe et de l’empire byzantin d’une lointaine scission du chiisme, ils pratiquent une sorte de syncrétisme mystique compliqué entre des éléments du chiisme, des éléments de panthéisme hellénistique, de mazdéisme persan et de christianisme byzantin. Ils se désignent eux mêmes sous le nom d’Alaouites – c’est à dire de partisans d’Ali, le gendre du prophète – quand ils veulent qu’on les prenne pour des Musulmans et sous le nom de Nosaïris – du nom de Ibn Nosaïr, le mystique chiite qui a fondé leur courant – quand ils veulent se distinguer des Musulmans. Et – de fait – ils sont aussi éloignés de l’Islam que peuvent l’être les chamanistes de Sibérie.

Et cela ne leur a pas porté bonheur…. Pour toutes les religions monothéistes révélées, il n’y a pas pire crime que l’apostasie. Les Alaouites sont considérés par l’Islam sunnite comme les pires des apostats. Cela leur a valu au XIVè siècle une fatwa du jurisconsulte salafiste Ibn Taymiyya, l’ancêtre du wahhabisme actuel, prescrivant leur persécution systématique et leur génocide. Bien que Ibn Taymiyyah soit considéré comme un exégète non autorisé, sa fatwa n’a jamais été remise en cause et est toujours d’actualité, notamment chez les salafistes, les wahhabites et les Frères musulmans. Pourchassés et persécutés, les Alaouites ont dû se réfugier dans les montagnes côtières arides entre le Liban et l’actuelle Turquie tout en donnant à leurs croyances un côté hermétique et ésotérique, s’autorisant la dissimulation et le mensonge pour échapper à leur tortionnaires.

Il leur a fallu attendre le milieu du XXè siècle pour prendre leur revanche. Soumis aux occupations militaires étrangères depuis des siècles, les bourgeois musulmans sunnites de Syrie ont commis l’erreur classique des parvenus lors de l’indépendance de leur pays en 1943. Considérant que le métier des armes était peu rémunérateur et que l’institution militaire n’était qu’un médiocre instrument de promotion sociale, ils n’ont pas voulu y envoyer leurs fils. Résultat : ils ont laissé l’encadrement de l’armée de leur tout jeune pays aux pauvres, c’est à dire les minorités : Chrétiens, Ismaéliens, Druzes, Chiites et surtout Alaouites. Et quand vous donnez le contrôle des armes aux pauvres et aux persécutés, vous prenez le risque à peu près certain qu’ils s’en servent pour voler les riches et se venger d’eux. C’est bien ce qui s’est produit en Syrie à partir des années 60.

Dans les années 70, Hafez el-Assad, issu d’une des plus modestes familles de la communauté alaouite, devenu chef de l’armée de l’air puis ministre de la défense, s’est emparé du pouvoir par la force pour assurer la revanche et la protection de la minorité à laquelle sa famille appartient et des minorités alliées – Chrétiens et Druzes – qui l’ont assisté dans sa marche au pouvoir. Ils s’est ensuite employé méthodiquement à assurer à ces minorités – et en particulier à la sienne – le contrôle de tous les leviers politiques, économiques et sociaux du pays selon des moyens et méthodes autoritaires dont vous pourrez trouver la description détaillée dans un article paru il y maintenant près de vingt ans.
Face à la montée du fondamentalisme qui progresse à la faveur de tous les bouleversements actuels du monde arabe, son successeur se retrouve comme les Juifs en Israël, le dos à la mer avec le seul choix de vaincre ou mourir. Les Alaouites ont été rejoints dans leur résistance par les autres minorités religieuses de Syrie, Druzes, Chi’ites, Ismaéliens et surtout par les Chrétiens de toutes obédiences instruits du sort de leurs frères d’Irak et des Coptes d’Égypte.

Car, contrairement à la litanie que colportent les bien-pensants qui affirment que « si l’on n’intervient pas en Syrie, le pays sombrera dans la guerre civile »…. eh bien non, le pays ne sombrera pas dans la guerre civile. La guerre civile, le pays est dedans depuis 1980 quand un commando de Frères musulmans s’est introduit dans l’école des cadets de l’armée de terre d’Alep, a soigneusement fait le tri des élèves officiers sunnites et des alaouites et a massacré 80 cadets alaouites au couteau et au fusil d’assaut en application de la fatwa d’Ibn Taymiyya. Les Frères l’ont payé cher en 1982 à Hama – fief de la confrérie – que l’oncle de l’actuel président a méthodiquement rasée en y faisant entre 10 et 20.000 morts. Mais les violences intercommunautaires n’ont jamais cessé depuis, même si le régime a tout fait pour les dissimuler.

Alors, proposer aux Alaouites et aux autres minorités non arabes ou non sunnites de Syrie d’accepter des réformes qui amèneraient les islamistes salafistes au pouvoir revient très exactement à proposer aux Afro-américains de revenir au statu quo antérieur à la guerre de sécession. Ils se battront, et avec sauvagerie, contre une telle perspective.

Peu habitué à la communication, le régime syrien en a laissé le monopole à l’opposition. Mais pas à n’importe quelle opposition. Car il existe en Syrie d’authentiques démocrates libéraux ouverts sur le monde, qui s’accommodent mal de l’autoritarisme du régime et qui espéraient de Bashar el-Assad une ouverture politique. Ils n’ont obtenu de lui que des espaces de liberté économique en échange d’un renoncement à des revendications de réformes libérales parfaitement justifiées. Mais ceux-là, sont trop dispersés, sans moyens et sans soutiens. Ils n’ont pas la parole et sont considérés comme inaudibles par les médias occidentaux car, en majorité, ils ne sont pas de ceux qui réclament le lynchage médiatisé du « dictateur » comme cela a été fait en Libye.

Si vous vous vous informez sur la Syrie par les médias écrits et audiovisuels, en particulier en France, vous n’aurez pas manqué de constater que toutes les informations concernant la situation sont sourcées « Observatoire syrien des droits de l’homme » (OSDH) ou plus laconiquement « ONG », ce qui revient au même, l’ONG en question étant toujours l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
L’observatoire syrien des droits de l’homme, c’est une dénomination qui sonne bien aux oreilles occidentales dont il est devenu la source d’information privilégiée voire unique. Il n’a pourtant rien à voir avec la respectable Ligue internationale des droits de l’homme. C’est en fait une émanation de l’Association des Frères musulmans et il est dirigé par des militants islamistes dont certains ont été autrefois condamnés pour activisme violent, en particulier son fondateur et premier Président, Monsieur Ryadh el-Maleh. L’Osdh s’est installé à la fin des années 80 à Londres sous la houlette bienveillante des services anglo-saxons et fonctionne en quasi-totalité sur fonds séoudiens et maintenant qataris.

Je ne prétends nullement que les informations émanant de l’OSDH soient fausses, mais, compte tenu de la genèse et de l’orientation partisane de cet organisme, je suis tout de même surpris que les médias occidentaux et en particulier français l’utilisent comme source unique sans jamais chercher à recouper ce qui en émane.

Second favori des médias et des politiques occidentaux, le Conseil National Syrien, créé en 2011 à Istanbul sur le modèle du CNT libyen et à l’initiative non de l’État turc mais du parti islamiste AKP. Censé fédérer toutes les forces d’opposition au régime, le CNS a rapidement annoncé la couleur. Au sens propre du terme…. Le drapeau national syrien est composé de trois bandes horizontales. L’une de couleur noire qui était la couleur de la dynastie des Abbassides qui a régné sur le monde arabe du 9è au 13è siècle. L’autre de couleur blanche pour rappeler la dynastie des Omeyyades qui a régné au 7è et 8è siècle. Enfin, la troisième, de couleur rouge, censée représenter les aspirations socialisantes du régime. Dès sa création, le CNS a remplacé la bande rouge par la bande verte de l’islamisme comme vous pouvez le constater lors des manifestations anti-régime où l’on entend plutôt hurler « Allahou akbar ! » que des slogans démocratiques.

Cela dit, la place prédominante faite aux Frères musulmans au sein du CNS par l’AKP turc et le Département d’État américain a fini par exaspérer à peu près tout le monde. La Syrie n’est pas la Libye et les minorités qui représentent un bon quart de la population entendent avoir leur mot à dire, même au sein de l’opposition. Lors d’une visite d’une délégation d’opposants kurdes syriens à Washington en avril dernier, les choses se sont très mal passées. Les Kurdes sont musulmans sunnites mais pas Arabes. Et en tant que non-arabes, ils sont voués à un statut d’infériorité par les Frères. Venus se plaindre auprès du Département d’État de leur marginalisation au sein du CNS, ils se sont entendus répondre qu’ils devaient se soumettre à l’autorité des Frères ou se débrouiller tout seuls. Rentrés à Istanbul très fâchés, ils se sont joints à d’autres opposants minoritaires pour démettre le président du CNS, Bourhan Ghalioun, totalement inféodé aux Frères, et le remplacer par un Kurde, Abdelbassett Saïda qui fera ce qu’il pourra – c’est à dire pas grand chose – pour ne perdre ni l’hospitalité des islamistes turcs, ni l’appui politique des néo-conservateurs Américains, ni, surtout, l’appui financier des Séoudiens et des Qataris.

Tout cela fait désordre, bien sûr, mais est surtout révélateur de l’orientation que les États islamistes appuyés par les néo-conservateurs américains entendent donner aux mouvements de contestation dans le monde arabe.

Ce ne sont évidemment pas ces constatations qui vont rassurer les minorités de Syrie et les inciter à la conciliation ou à la retenue. Les minorités de Syrie – en particulier, les Alaouites qui sont en possession des appareils de contrainte de l’État – sont des minorités inquiètes pour leur survie qu’elles défendront par la violence. Faire sortir le président syrien du jeu peut à la rigueur avoir une portée symbolique mais ne changera rien au problème. Ce n’est pas lui qui est visé, ce n’est pas lui qui est en cause, c’est l’ensemble de sa communauté qui se montrera encore plus violente et agressive si elle perd ses repères et ses chefs. Plus le temps passe, plus la communauté internationale entendra exercer des pressions sur les minorités menacées, plus les choses empireront sur le modèle de la guerre civile libanaise qui a ensanglanté ce pays de 1975 à 1990.

Il aurait peut être été possible à la communauté internationale de changer la donne il y a un an en exigeant du pouvoir syrien des réformes libérales en échange d’une protection internationale assurée aux minorités menacées. Et puisque l’Arabie et la Qatar – deux monarchies théocratiques se réclamant du wahhabisme – sont théoriquement nos amies et nos alliées, nous aurions pu leur demander de déclarer la fatwa d’Ibn Taymiyyah obsolète, nulle et non avenue afin de calmer le jeu. Il n’en a rien été. À ces minorités syriennes menacées, l’Occident, France en tête, n’a opposé que la condamnation sans appel et l’anathème parfois hystérique tout en provoquant partout – politiquement et parfois militairement – l’accession des intégristes islamistes au pouvoir et la suprématie des États théocratiques soutenant le salafisme politique.

Débarrassés des ténors sans doute peu vertueux du nationalisme arabe, de Saddam Hussein, de Ben Ali, de Moubarak, de Kadhafi, à l’abri des critiques de l’Irak, de l’Algérie et de la Syrie englués dans leurs conflits internes, les théocraties pétrolières n’ont eu aucun mal à prendre avec leurs pétrodollars le contrôle de la Ligue Arabe et d’en faire un instrument de pression sur la communauté internationale et l’ONU en faveur des mouvements politiques fondamentalistes qui confortent leur légitimité et les mettent à l’abri de toute forme de contestation démocratique.

Que les monarchies réactionnaires défendent leurs intérêts et que les forces politiques fondamentalistes cherchent à s’emparer d’un pouvoir qu’elles guignent depuis près d’un siècle n’a rien de particulièrement surprenant. Plus étrange apparaît en revanche l’empressement des Occidentaux à favoriser partout les entreprises intégristes encore moins démocratiques que les dictatures auxquelles elles se substituent et à vouer aux gémonies ceux qui leur résistent.
Prompt à condamner l’islamisme chez lui, l’Occident se retrouve à en encourager les manœuvres dans le monde arabe et musulman. La France, qui n’a pas hésité à engager toute sa force militaire pour éliminer Kadhafi au profit des djihadistes et à appeler la communauté internationale à en faire autant avec Bashar el-Assad, assiste, l’arme au pied, au dépeçage du Mali par des hordes criminelles qui se disent islamistes parce que leurs rivaux politiques ne le sont pas.

De même les médias et les politiques occidentaux ont assisté sans broncher à la répression sanglante par les chars séoudiens et émiratis des contestataires du Bahraïn, pays à majorité chiite gouverné par un autocrate réactionnaire sunnite. De même les massacres répétés de Chrétiens nigérians par les milices du Boko Haram ne suscitent guère l’intérêt des médias et encore moins la condamnation par nos politiques. Quant à l’enlèvement et la séquestration durable de quatre membres de la Cour Pénale Internationale par des « révolutionnaires » libyens, elle est traitée en mode mineur et passe à peu près inaperçue dans nos médias dont on imagine l’indignation explosive si cet enlèvement avait été le fait des autorités syriennes, algériennes ou de tel autre pays non encore « rentré dans le rang » des « démocratures », ces dictatures islamistes sorties des urnes.

À défaut de logique, la morale et la raison nous invitent tout de même à nous interroger sur cette curieuse schizophrénie de nos politiques et nos médias. L’avenir dira si notre fascination infantile pour le néo-populisme véhiculé par Internet et si les investissements massifs du Qatar et de l’Arabie dans nos économies en crise valaient notre complaisance face à la montée d’une barbarie dont nous aurions tort de croire que nous sommes à l’abri.

l'Assomption, dogme antéchrist.


Jean 6:40  La volonté de mon Père, c’est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour.

Les catholiques sont appelés à prier pour la France partout dans le pays mercredi pour la fête de l'Assomption. En France la fille ainée de l’Eglise, depuis le vœu de Louis XIII qui place le royaume de France sous la protection de Notre-Dame de l'Assomption, les processions sont traditionnellement suivies et donnent souvent lieu à des festivités, feux d'artifices, etc., comme à Biarritz. Celle de Paris se tient depuis quelques années dans un bateau sur la Seine, où l'on sort la statue d'argent de la Vierge conservée à Notre-Dame. Le sanctuaire de Lourdes connaît ses plus grandes heures d'affluence.


Le 1er novembre 1950, l'Assomption de Marie est établie sous forme de dogme par la constitution apostolique Munificentissimus Deus du pape Pie XII : « En l'autorité de notre Seigneur Jésus-Christ, des bienheureux Apôtres Pierre et Paul, et par notre propre autorité, nous prononçons, déclarons, et définissons comme un dogme divinement révélé que l'Immaculée Mère de Dieu, la Vierge Marie, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire céleste »
— Constitution dogmatique Munificentissimus Deus, § 44
.
Par la suite, la constitution dogmatique Lumen gentium du concile Vatican II de 1964 a énoncé : « Enfin, la Vierge Immaculée, préservée de toute tache de la faute originelle, au terme de sa vie terrestre, fut élevée à la gloire du ciel en son âme et en son corps et elle fut exaltée par le Seigneur comme Reine de l'univers afin de ressembler plus parfaitement à son Fils, Seigneur des seigneurs et vainqueur du péché et de la mort. »
— Constitution dogmatique Lumen Gentium sur l'Eglise, § 59.

L'Assomption de Marie est un dogme mariologique de l'Église catholique romaine selon lequel, au terme de sa vie terrestre, la mère de Jésus a été « élevée au ciel ». Un dogme est une vérité de foi contenue dans la Révélation et proposée par le magistère extraordinaire de l’Eglise à l’adhésion des catholiques. Le pape Pie XII déclara: “Quiconque (...) oserait abjurer ou remettre en question ce que Nous avons défini doit savoir qu’il ne satisfait pas à l’exigence de la foi catholique et divine.” Outre les dogmes proclamés avant le schisme de 1054, 3 dogmes sont purement attachés à l’Eglise catholique romaine: L’Immaculée conception de Marie, proclamé par Pie IX (1846-1878) en 1854; l’infaillibilité pontificale, proclamé par Pie IX en à la fin du Concile Vatican I et l’Assomption de la Vierge Marie, proclamé en 1950 par Pie XII.

Cependant l’enseignement de la Bible est sans équivoque. Nulle part elle n’enseigne, ni ne laisse entendre, que Marie était le fruit d’une “Immaculée Conception”. Au contraire, la Bible montre que Marie était un être imparfait et qu’elle avait besoin de la rédemption. Pour cette raison, après la naissance de Jésus, elle est allée au temple offrir à Dieu un sacrifice pour le péché (Lévitique 12:1-8; Luc 2:22-24). Comme tous les humains imparfaits, Marie a fini par mourir. — Romains 3:23; 6:23. La famille de Joseph et Marie répondait à toutes les exigences de la Loi juive, ce qui en soi est une preuve suffisante de son caractère purement terrestre, puisque étant sous l’autorité religieuse des prêtres du temple et de son mari Joseph. Dans le livre des Actes des apôtres, Marie disparait définitivement avec le concept même de la Loi et des sacrifices au temple de Jérusalem, puisque la grâce remplace en Christ, qui a accompli la Loi, les choses anciennes. C’est un des principaux messages et enseignements de l’apôtre Paul.

Le dogme de l’Assomption est donc clairement mensonger et profondément antéchrist dans son concept, car le dogme tourne résolument le dos aux enseignements bibliques. Le but est clairement d’éloigner les hommes de la foi en Jésus-Christ pour les inciter à pratiquer un culte idolâtre et antéchrist. Le culte marial est une hérésie pire encore que le principe papal.

La seule loi de Dieu qui engendre une malédiction jusqu’à la 4e génération est celle qui interdit de faire des statues et de les adorer : Exode 30 : 4  Tu ne te feras point d’image taillée, ni aucune ressemblance de ce qui est dans les cieux en haut, et de ce qui est sur la terre en bas, et de ce qui est dans les eaux au–dessous de la terre. 5  Tu ne t’inclineras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car moi, l’Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui visite l’iniquité des pères sur les fils, sur la troisième et sur la quatrième génération de ceux qui me haïssent,

Lévitique 26 : 27  Si, malgré cela, vous ne m’écoutez point et si vous me résistez, 28  je vous résisterai aussi avec fureur et je vous châtierai sept fois plus pour vos péchés. 29  Vous mangerez la chair de vos fils, et vous mangerez la chair de vos filles. 30  Je détruirai vos hauts lieux, j’abattrai vos statues consacrées au soleil, je mettrai vos cadavres sur les cadavres de vos idoles, et mon âme vous aura en horreur. 31  Je réduirai vos villes en déserts, je ravagerai vos sanctuaires, et je ne respirerai plus l’odeur agréable de vos parfums. 32  Je dévasterai le pays, et vos ennemis qui l’habiteront en seront stupéfaits.

La France qui a voué ce pays à la Vierge Marie et son culte idolâtre, devrait se poser des questions quant aux guerres qu’elle a connu sur son sol et ses anciennes colonies, depuis la montée en puissance du culte marial.  

La France a abolie la monarchie dans une révolution sanglante qui engendra un Napoléon qui s’empressa de rétablir la monarchie pour lui-même tout en embrasant le continent dans des guerres perpétuelles où il finit par être vaincu à Waterloo et le pays avec.

Puis un nouvel ennemi lui fut trouvé avec l’Allemagne, qui à chaque fois engagea le combat sur le sol de France qu’il ravagea. Ennemi finalement repoussé non par sa force seul mais grâce à ses alliés.

Puis ce fut au tour de son empire colonial qui s’effondra sans que la France puisse s’y opposer autrement que par des guerres dont elle ne sortit jamais vainqueur. Mais ce pays n’a rien appris, pire il récidive et persiste dans son hérésie en imposant à l’Europe entière le sceau marial sur le drapeau et la monnaie de l’UE. Ce faisant c’est toute l’Europe désormais qui entre dans le processus de sa propre destruction en entrant de plein pied dans les écritures par la reconstitution de l’empire romain qui annonce l’arrivée de la bête d’Apocalypse 13.

Le Seigneur n’attend pas uniquement un culte réservé à sa seul Personne, mais également que l’on combatte les cultes consacrés aux idoles. Deutéronome 12:3  Vous renverserez leurs autels, vous briserez leurs statues, vous brûlerez au feu leurs idoles, vous abattrez les images taillées de leurs dieux, et vous ferez disparaître leurs noms de ces lieux–là.

Nous sommes clairement entrés dans une logique autodestructrice, dont les fondements sont posés sur des croyances et pratiques religieuses qui engendrent toutes sortes de malédictions. Comme je ne cesse de le répéter, la persistance à se définir comme pays chrétien, tout en se détournant de ce qui est le fondement, la foi en Jésus-Christ et Lui seul, conduit ce pays à s’éloigner de la grâce pour s’enfoncer toujours plus loin dans les malédictions décrites en Deutéronome 28.

En superposant la situation de la France avec Deutéronome 28, certains faits deviennent évidents. Désindustrialisation du pays, augmentation constante de la violence et des agressions, de la pauvreté et des inégalités, déficit et dettes en augmentation, chômage de masse et précarité accrue, éclatement des familles et dépravation des mœurs, développement des pratiques occultes et cultes étrangers divers, corruption en augmentation notamment dans la politique et la finance, modification du climat, maladies nouvelles et traitements de plus en plus nombreux et coûteux, vieillissement de la population, etc…  

On monte cran après cran, dans des degrés toujours plus durs les malheurs qui nous frappent. Par exemple les émeutes qui se succèdent dans des villes comme Mulhouse, Nanterre puis Amiens actuellement, dévoilent le poids croissant des communautés étrangères en France qui n’ont aucun désir d’intégration, mais affaiblissent le pouvoir de l’Etat et délitent l’unité nationale. Il ne fait plus aucun doute que le gouvernement socialiste ne saura pas remédier à ces maux et prépare déjà l’arrivée du Front National au pouvoir aux prochaines élections, avec toutes les conséquences que cela entrainera en termes de perte de liberté.

Il est désormais impossible pour des chrétiens véritables, d’être en harmonie avec une société qui revêt tous les caractères d’une société antéchrist. Plus que jamais il convient de rappeler cet appel du Seigneur en Ap 18:4  Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n’ayez point de part à ses fléaux.

dimanche 12 août 2012

La bataille des jeux olympiques -7 et fin


Ce sun-day 12, la flamme olympique des JO 2012 va s’éteindre et toutes les tribus planétaires vont retourner chez elles, certaine auréolées de gloire en tête de tableau, alors que pour beaucoup d’autres, seul l’exploit individuel d’un athlète entretiendra la fierté local un éphémère instant. Incontestablement les JO sont devenus un phénomène planétaire, suivit par 5 milliards d’individus. Ce qui en fait un formidable outil de propagande et une immense machine à cash qui brasse désormais des milliards. Ces quatre dernières années, les revenus olympiques ont augmenté de 47%, atteignant 8 milliards de dollars.

Avec un CIO au fonctionnement opaque, mais qui sait entretenir la flamme de ses valeurs au travers du temps. Comme à Latour en 2010 (Virton), où le comte Jacques Rogge, actuel président du Comité international olympique (CIO), &tait venu inaugurer, la nouvelle scénographie du musée Baillet Latour et une stèle olympique, sur la tombe du comte Henri de Baillet Latour. 


Le comte Henri de Baillet-Latour entouré de Adolf Hitler et Rudolf Hess, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de 1936.
Ce dernier, décédé en 1949, fut lui aussi président du CIO de 1925 à 1942, succédant à Pierre de Coubertin. En tant que président du CIO, il avait éprouvé une "grande joie à la suite des merveilleux Jeux Olympiques à Berlin 1936". A l'époque le comte Henri de Baillet-Latour déplorait les méfaits des Juifs et écrivait en 1940 : "(...) Terrible bataille entre barbares (soviétiques) et les Finlandais [...]. Cette guerre que les Bolcheviques attendaient depuis 1920 devint un fait réel grâce à l'aide des Juifs, pour le seul bénéfice de la Russie.  Treize millions de chrétiens aux mains des rouges en Ukraine; le contrôle de la Baltique perdu pour l'Allemagne; les états baltes imprégnés de culture germanique depuis quelque 1000 ans sont aujourd'hui sous l'influence de la Russie rouge." Le comte Jacques Rogge

Le CIO qui sait honorer le souvenir des directeurs qui se sont illustrés dans la collaboration avec les nazis, sait également oublier les souvenirs qui le dérangent. Le Comité international olympique (CIO) a tenu sa promesse et n’a pas fait respecter une minute de silence pendant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques vendredi 27 juillet. Au lieu de cela, il y a eu deux moments de recueillement. Aucun des deux n’a été pour les 11 athlètes israéliens assassinés lors des Jeux olympiques de Munich en 1972. D’abord, la cérémonie a fait une pause pour «un moment de souvenir pour tous les peuples de tous les pays» afin d’honorer «ceux tombés pendant les deux guerres mondiales et tous les autres conflits» selon les mots des commentateurs de la BBC. Après ce moment générique pour la guerre, la cérémonie a fait une nouvelle pause de réflexion silencieuse «pour respecter notre mur de la mémoire pour les amis et les familles de ceux présents dans le stade qui ne peuvent pas être ici ce soir». Le président du CIO, Jacques Rogge, a justifié la décision de ne pas honorer les victimes des attentats terroristes de Munich en expliquant que «la cérémonie d’ouverture a une atmosphère qui n’est pas adaptée à la mémoire d’un incident aussi tragique.»

Le bel esprit olympique

Si le CIO sait entretenir le passé, il sait aussi préparer l’avenir. L’incroyable manière dont a évolué la gestion des droits de propriété intellectuelle par le CIO, donne une parfaite idée de l’esprit satanique qui anime cette instance. Jeux, olympique, Londres, médaille, 2012, il est interdit aux médias d’utiliser deux de ces mots dans la même phrase sous peine d’amende. Pas seulement pour les médias, d’ailleurs, puisque certains établissement londoniens tels que l’Olympic Bar ou le London Olympus Hotel ont été sommés de changer de noms. C’est parce que sur le modèle du Patriot Act, existe un Olympics Game Act qui entend règlementer la liberté d’expression pendant la durée des jeux. Idem pour l’utilisation des symboles tels que les anneaux olympiques. Un boulanger a été obligé d’enlever de sa vitrine des pains qu’il avait réalisés en forme d’anneaux ; une fleuriste a subi la même mésaventure pour des bouquets reprenant ce symbole et une grand-mère a même été inquiétée parce qu’elle avait tricoté pour une poupée un pull aux couleurs olympiques, destiné à être vendu pour une action de charité !


Si vous êtes spectateurs, lisez bien les clauses détaillées sur vos billets d’entrée. Ainsi n’escomptez pas rediffuser des vidéos ou des photos sur les réseaux sociaux, des cellules de surveillance ont été mises en place pour épier des sites comme Twitter, Facebook, Youtube, Facebook ou Instagram. Un ptit creux entre deux compètes ? Pas de souci Mac DO est venu avec ses frites sur lesquelles il a l’exclusivité, même s’il a fallu faire une exception pour les fish’n chips nationales. Et ne vous habillez pas n’importe comment si vous tenez à entrer. Adidas étant le sponsor officiel, on tolèrera que vous portiez des Nike mais après faut pas déconner ! Les autres, du balai ! Idem si vous avez un tee-shirt Pepsi, pas question, Coca-Cola tient à régner en maître. Et comme toute connotation politique n’est pas mieux vue, ne comptez pas arborer votre T-shirt rapporté de Cuba à l’effigie du Che. Pas de politique dans le sport, non mais ! (petite astuce : si vous tenez vraiment à votre Che Guevara sur la poitrine vous n’avez qu’à dire que pour vous cela correspond à une religion. Ça au moins on ne voit pas qui pourrait l’interdire…). Enfin laissez à la maison vos clés 3G ou wifi sous peine de confiscation : British Telecom a décroché une exclusivité sur l’accès wifi et les spectateurs devront payer (mais uniquement par carte Visa, sponsor oblige !).

Liste non exhaustive, et nous vous invitons à lire l’article intégral qui a été notre source pour ce billet sous la plume de Netmamou (blogs.mediapart) mais agrémenté de vidéos à l’appui sur le site : http://scinfolex.wordpress.com/2012/07/27/comment-la-propriete-intellectuelle-a-transforme-les-jeux-olympiques-en-cauchemar-cyberpunk/

Le sceau de l’infamie

N’importe quel chrétien honnête, se rendrait rapidement compte que les jeux olympiques revêtent un profond caractère antéchrist en faisant un minimum de recherches. Personnellement aucun des 7 articles écrits contre ces jeux n’a été préparé à l’avance, j’ai juste suivi l’inspiration du moment en faisant des recherches rapides sur le net. Je pourrais encore écrire plein d’autres choses sur le sujet, mais je souhaite finir sur une note spirituelle, pour démontrer jusqu’où le diable peut aller pour corrompre les hommes.

Lorsque le logo des London Olympics fût révélé en juin 2007 et qui coûta 400000£ il a été mal accueilli par le public du fait de son prix et de son pauvre design par les créateurs de Cosmic Mind (esprit cosmique). En dépit de la pression du public, l’International Olympic Committee a décidé de garder ce logo, sans aucune flexibilité. En d'autres termes, ce logo était particulièrement important. Pourquoi?

Officiellement la symbolique représentée sur les médailles est une expression architecturale, une métaphore de la ville moderne qui ressemble délibérément à un bijou, constitué par des cristaux en croissance géologique. La ville dans son principe est au cœur de l’idée du logo, mais il y a eu d’autres interprétations sur le sens symbolique du logo, certains ont dit qu’il masquait une Swastika en faisant tourner de 90° l’image et en la superposant, ou encore qu’il s’agit d’un acte sexuel. Mais en un coup d'œil on peut facilement former les nombres 2012, mais pourquoi cette typo? Clairement on a voulu superposer l’image de la ville de Londres avec la date de 2012.

Mais si on peut superposer ainsi les images, rien n’interdit de penser que l’on peut aller plus loin dans l’idée de la ville et du symbole.  Si on peut facilement voir le nombre 2012, à quoi sert le ‘point’ aléatoire? Le logo, représentant 2012 d'une façon particulière, dissimulerait en fait le mot «zion». Ce qui provoque d’ailleurs la fureur des iraniens, car depuis le 28 février 2011, la presse iranienne rejette avec véhémence le logo des Jeux Olympiques de Londres 2012. Extrait : "la conception est rudimentaire et niaise. Le logo montre le mot ZION écrit en couleur rose – une couleur très appréciée par les adeptes de la déviance sexuelle occidentale (homosexuels)". Selon Téhéran, on lit le mot “Zion” (Sion, en anglais), qui désigne la cité de Jérusalem, capitale de l’Etat juif, dont la République islamique d’Iran récuse l’existence.


Au moins sur ce point, les fanatiques iraniens font preuve de bien plus de clairvoyance que beaucoup d’occidentaux bercés par l’illusion d’un hypothétique idéal olympique. Personnellement je ne m’étonne pas de la confusion du genre entre Sion et London. Spirituellement, cette ville remplie de symboles maçonniques comme les autres grandes capitales occidentales, est avant tout la capitale de la finance mondiale, la nouvelle religion planétaire universelle qui voue un culte effréné à Mammon.

Les Jeux Olympiques entrainent systématiquement une ouverture sur le monde très importante de la part du pays hôte. Les retombées des JO en termes de notoriété pour le pays organisateur et le pouvoir en place sont considérables. Tout d'abord, la manière dont un pays va accueillir et "utiliser" les Jeux va modifier son image et la place qu'il occupe pays sur la scène internationale. Sur le plan intérieur, la nécessaire mobilisation de la population autour du projet pourra avoir des conséquences politiques importantes. Les jeux olympiques constituent donc une vitrine vers l'extérieur et un instrument de mobilisation vis à vis de la population. La force de cet outil a été bien comprise et utilisée dans l'histoire des Jeux. Nous gardons tous en mémoire les jeux de Berlin par exemple ou ceux de Moscou  dans lesquels la lutte entre le régime soviétique et américain a occulté les Jeux eux-mêmes.

Ainsi la valeur spirituelle, politique et économique est sublimée par l’organisation des jeux et du nombre élevé de médailles que la Grande-Bretagne emporte en 2012. Troisième nation après les superpuissances américaine et chinoise, Londres veut vraiment être la Nouvelle Jérusalem de l’ère olympique moderne. Dans ce combat sur les valeurs qui inverse le sens qu’en décrivent les livres de la Bible, Israël cette année s’interroge encore pourquoi depuis le début des épreuves sportives, aucune équipe, aucun athlète n’a été capable de décrocher ne serait-ce qu’une médaille. Bien que la chose semble évidente quand on lit mes articles.

Trop dur pour les autorités israéliennes qui ont annoncé mercredi qu'un comité spécial serait formé pour tenter de déterminer les raisons de l'échec des équipes israéliennes aux Jeux Olympiques de Londres. Malgré des ressources financières plus grandes que jamais cette année, l'équipe israélienne risque de rentrer des jeux les mains vides, a commenté le ministre israélien de la Culture et des Sports, Limor Livnat. Pourtant Israël devrait savoir qu’il n’est pas un pays comme les autres. Cette fois clairement l’Eternel est intervenu pour affirmer Son autorité sur celle des dieux du stade. L’absence de médaille pour la fille de Sion est la preuve au contraire de l’amour et de l’attachement de son Dieu pour Son pays, qu’Il protège des forces occultes qui règnent sur les jeux et l'amalgame  avec le nom de Sion.

Le monde occidental chrétien et en particulier Londres cette année, viennent donc d'entrer en guerre ouverte avec le Seigneur lui-même. Le poids des médailles emportées cette année par les nations vont peser spirituellement bien lourd, par les malédictions qu’elles vont propager, à cause de l’immense charge symbolique contenue dans les breloques. On n’enflamme pas la colère de Dieu sans que cela ne porte à conséquence et on pourra le mesurer à sa juste valeur après les jeux.  

jeudi 9 août 2012

La bataille des jeux olympiques -6


Chez les Coubertin, l'instruction qu'ont reçue ses parents est traditionnelle; celle-là même que  l'église catholique conseille fortement aux familles bourgeoises, par le biais  des  Jésuites,  voire  des  précepteurs  particuliers,  et  des  frères  des  écoles catholiques.

Au  niveau  social  des  Coubertin,  aristocratie  moyenne,  on  ne  saurait d'ailleurs  mieux  confier  l'éducation  d'un  garçon  qu'à  un  grand  ordre religieux (Jésuites, Oratoriens etc.). L'éducation  que  va  recevoir  Pierre  de  Coubertin  sera  surtout  le  fait  des Jésuites  du  Collège  Saint-Ignace  de  la  rue  de  Madrid  (Paris).   La  base  de l'instruction  sera  celle,  immuable,  faite  de  latin,  de  grec,  et  d'études littéraires.  Les sciences ne sont pas encore tenues pour élément de base de la culture. Thomas d'Aquin rendra célèbre l'adage selon lequel « la philosophie est la servante de la théologie » (Philosophia ancilla theologiae) dans la mesure où la philosophie, en réfléchissant sur les conditions d'un usage cohérent des concepts et du langage, permet à la théologie de rendre raison de manière fondée et rationnelle des vérités de foi qui sont, par définition, inaccessibles à la raison mais non contraires à celle-ci. Il y a donc collaboration hiérarchisée entre la servante et la maîtresse, toutes deux subordonnées à la science divine, mais chacune à son rang : la théologie comme science supérieure parce qu'elle tient directement ses principes de la Révélation et se sert des conclusions de toutes les autres sciences, tandis que la philosophie, dont les fins sont ordonnées à celle de la théologie, tient ses principes de la seule raison. Ainsi le catholicisme opéra le syncrétisme de la philosophie grecque et  de la religion, cherchant partout les relais de sa politique idéologique et la trouvant notamment dans l’esprit du jeune baron De Coubertin.

Le  rang,  celui  du  'Faubourg  St-Germain',  exige  en  outre qu'une  éducation esthétique soit dispensée aux adolescents. C'est ainsi que Pierre de Coubertin sera un excellent pianiste, un dessinateur et aquarelliste doué, un très bon cavalier. En outre, par choix personnel, il se passionnera pour la gymnastique, la boxe, l'aviron et l'escrime à cheval (qu'il essaiera en vain d'imposer dans le programme des Jeux).

L'enseignement du Père Caron, maître de rhétorique du collège de la rue de Madrid, va être déterminant dans la formation du jeune Coubertin. D'une part, Pierre découvre la philosophie grecque, et tout spécialement, le stoïcisme (qui imprégnera tant les concepts du néo-olympisme). D'autre part, il s'enthousiasme pour l'histoire de l'Hellade. Il devient un philhellène convaincu et actif. Son goût pour l'histoire moderne va se révéler après son baccalauréat (1880), quand il sera, durant une année, auditeur libre à l'École des Sciences politiques. La culture : une longue durée historique Pour Coubertin (cf. "histoire Universelle" 1921), en-deçà de l'histoire événementielle, coule le flot jamais tari des cultures et des civilisations. Cette notion de la longue durée culturelle, qui perdure, quels que soient les aléas de l'histoire, est la clef qui donne accès à la compréhension politique de l'œuvre Coubertinienne.

Il aura la révélation de sa vocation au cours de ses voyages en Angleterre dans les années 1880. Il y découvre l’importance de la formation par le sport, et surtout qu’il y a « tout un plan de formation morale et sociale dissimulée sous le couvert des sports scolaires ». Coubertin va alors devenir un missionnaire du sport, avec deux objectifs centraux : introduire le sport à l’école, et restaurer les Jeux olympiques. Dans la réalisation de ce deux objectifs, il se heurte à des difficultés que nous avons peine à imaginer aujourd’hui, comme par exemple l’opposition d’une partie du corps médical. Mais Coubertin n’abandonne pas. Il multiplie les publications et crée plusieurs associations dont le but est d’encourager la pratique du sport. Il organise aussi de nombreuses manifestations destinées à faire connaître ses idées. Bref, il devient un formidable homme de communication. Afin de réintroduire les Jeux olympiques, il fit preuve d’audace et de ténacité : il engloutit d’ailleurs dans cette affaire la moitié de sa fortune et mourut ruiné en 1937.

À partir de 1875, des fouilles, menées par l’archéologue allemand Ernst Curtius, avaient eu lieu à Olympie. L’idée commence  alors à germer : pourquoi ne pas recréer les jeux puisqu’on vient de mettre au jour le site historique ? Le 25 novembre 1892, Coubertin annonce le rétablissement des Jeux olympiques. Là encore, l’incompréhension est grande. Il se heurte notamment à ceux qui voudraient faire de ces rencontres sportives une exacte reconstitution des jeux antiques, ou à ceux qui voudraient que les Jeux soient des compétitions scolaires. Coubertin retient la date de 1896 pour les premiers Jeux. Il crée un Comité international olympique (CIO) de 14 membres qu’il présidera jusqu’en 1925. Dès 1894, il fixe le programme des Jeux : des courses (100 m, 800 m, etc.), de la gymnastique, de l’escrime, de la lutte, du tir mais aussi de l’aviron, de la natation, de la « vélocipédie » et même du tennis.

Pour Pierre de Coubertin, « les Jeux Olympiques sont une grande leçon de philosophie que l’humanité se donne à elle-même. Ils sont le reflet du bonheur, de la perfection et de l’amour ». Sa définition de l’Olympisme tient en quatre principes : être une religion, c’est-à-dire une adhésion à un idéal de vie supérieure, d’aspiration au perfectionnement ; représenter une élite d’origine totalement égalitaire en même temps qu’une "chevalerie" avec toutes ses qualités morales ; instaurer une trêve des armes "fête quadriennale du printemps humain" ; glorifier la beauté par la "participation aux jeux des Arts et de la pensée".

Le milieu social et surtout l’éducation, ont été les vecteurs favorisants "l’idéal olympique" du baron. Pourquoi le sport est-il si important pour Coubertin ? C’est là que les choses deviennent un peu délicates ... Pour lui, le sport est le moyen de former une élite au service de la nation. On trouve dans sa bouche des expressions qui n’ont rien à envier à celles qui seront utilisées plus tard par les nazis : «  Le type (d’éducation) que j’esquisse en ce moment est un type d’élite. (...) Il y a deux races distinctes : celle des hommes au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée, et celle des maladifs à la mine résignée et humble, à l’air vaincu. Et c’est dans les collèges comme dans le monde : les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n’est applicable qu’aux forts », dit-il dans une conférence de 1887. Cette conception de l’homme et du sport évoluera de l’individu à la nation, voire à la race avec l’apothéose des jeux de Berlin, qui mirent en pratique la vision sportive de Coubertin.

Ses idées réactionnaires, il s’oppose notamment à la participation des femmes aux compétitions, le mettent en minorité au sein du CIO dont il démissionne en 1925. Il meurt d’une crise cardiaque en 1937 à Genève. Enterré à Lausanne, son cœur est inhumé près des ruines d’Olympie.
Même s’il n’est pas l’auteur de ce qui deviendra son credo « l’important c’est de participer », phrase qui lui a été inspirée par un sermon de l’évêque de Pennsylvanie : « l’important dans la vie ce n’est point le triomphe, mais le combat, l’essentiel ce n’est pas d’avoir vaincu mais de s’être bien battu »

Vers un nouvel idéal olympique à l’image du CIO

Le rêve d’établir un règne de mille ans totalitaire et païen, établissant à sa tête un nouveau messie et le pape comme leader religieux, s’est écroulé avec la fin du nazisme. L’idéal olympien de Coubertin qui voulait contribuer à cela, va donc devoir être entièrement revu et corrigé pour s’adapter à la nouvelle donne mondiale. Il va falloir trouver au diable un nouveau champion olympique, qui servira de nouveau prophète et définira un nouvel axe de développement pour les jeux.

L’idéal de race ayant été balayé, de nouvelles valeurs ‘éducatives’ liées à l’idéal sportif olympien vont devoir être trouvées. Après Coubertin éduqué à la mode jésuite, viendra le temps de Samaranch et de l’Opus Dei dont il fait partie. Juan Antonio Samaranch a été président du CIO (comité international olympique) pendant vingt-et-un ans. Il avait quitté ce poste en juillet 2001. Seul le baron Pierre de Coubertin, "père" des Jeux olympiques de l'ère moderne, était resté en fonction plus longtemps que lui (1896-1925). En 1991, il avait reçu du roi d'Espagne Juan Carlos le titre de marquis pour son implication dans le mouvement olympique et l'attribution des JO 1992 à Barcelone. Samaranch, fils d’un riche entrepreneur du textile fut tour à tour adjoint au maire de Barcelone, chef des sports de la délégation provinciale de la Phalange et des Jeunesses phalangistes, responsable de la Délégation nationale aux sports et président de la province de Catalogne sous le régime de Franco avant de présider le CIO de 1980 à 2001. 


Il fut un franquiste zélé et il existe nombre de preuves de ses sympathies fascistes. Ainsi en 1956, écrivait-il par exemple une lettre au ministre franquiste Antonio Elola paraphée : « Toujours à tes ordres, je te salue le bras tendu. ». En 1967, il fut nommé ministre des Sports par Franco lui-même. Au lendemain de la mort du Caudillo, en novembre 1975, celui qui était alors président de la province de Catalogne eut ces paroles : « Tout est fini et tout continue, car l’exemple de Franco accompagnera toujours notre effort ».

Samaranch en uniforme fascisteà genoux, devant le dictateur, le général Franco en 1967. Ils ont prétendu avoir Dieu de leur côté.
 Il a négocié avec le premier ministre Adolfo Suarez un poste d'ambassadeur à Moscou où les prochains Jeux olympiques s'y disputent et où il peut alors briguer la présidence du CIO grâce aux relations qu'il tisse avec les dirigeants du bloc de l'Est et le réseau de son ami et bras droit Horst Dassler, patron d'Adidas. Juan Antonio Samaranch est utilisé à cette époque par le KGB, non pas en tant qu'espion mais comme agent d'influence ou à l'occasion un instrument actif au service des soviétiques, le KGB ayant comme moyen de pression le fait qu'il ait voulu envoyer illégalement en Espagne par la valise diplomatique des icônes russes. Ainsi, il sauve les Jeux olympiques de Moscou malgré le boycott occidental ; il s'abstient de lutter contre le dopage institutionnalisé du bloc de l'Est ; il couvre des dirigeants sportifs, issus de l'ancien bloc de l'Est, liés à un scandale de corruption aux JO de Salt Lake City, il fait jouer ses réseaux pour obtenir que la ville russe de Sotchi accueille les Jeux olympiques d'hiver de 2014. L’esprit olympique dans toute sa splandeur…

Samaranch n’a pas seulement le goût pour les fastes fascistes, il en a pour le faste tout simplement. Président du CIO, il demandait qu’on l’appelle « votre excellence » et exigeait une limousine avec chauffeur ainsi qu’une suite présidentielle lors de ses déplacements. Afin de remplir les caisses du CIO et d’augmenter d’autant le train de vie de ses membres, il décréta que le sport ne pouvait plus vivre sans sa commercialisation et mit ses idées en application avec force bousculant les derniers oripeaux symboliques dont les JO prétendaient encore se draper. On lui doit les JO d’Atlanta en 1996 dénommé Jeux Coca Cola à cause du parrainage exclusif qu’il octroya à cette compagnie. Ce membre éminent de l’Opus Dei fut également impliqué dans nombre des affaires de corruption qui éclaboussèrent le CIO.

Le CIO s’est structuré sous sa houlette comme une véritable multinationale, avec ses banquiers, ses juristes et ses experts en marketing. Divisé en 15 départements, il emploie plusieurs centaines de personnes. Depuis Los Angeles, on sait en effet que l’organisation de JO peut devenir très rentable et non plus coûter de l’argent à la ville organisatrice. Le CIO a su parfaitement profiler ses intérêts dans ce contexte. Il est propriétaire de la marque « Jeux Olympiques » et de tous les symboles qui s’y attachent (drapeau, devise, hymne,…). Il perçoit le tiers des colossaux droits de télévision. Il faut savoir que rien que pour les droits de retransmission aux États-Unis de ces JO de Pékin 2008, NBC a déboursé 894 millions de dollars et ceux des jeux d’hiver de 2010 à Vancouver et d’été de 2012 à Londres et lui couteront un chèque de 2,201 milliards de dollars (1,880 millions d’euros), soit une progression de 32,6% par rapport au dernier contrat.

 On estime la totalité des droits de retransmission pour les Jeux de Pékin et les Jeux d’hiver de Turin en 2006 à 2,5 milliards de dollars (dont 1,74 milliards de dollars pour Pékin). Pour ceux de 2010 et 2012, le CIO compte gagner plus de 3 milliards de dollars. On le constate, la devise olympique Citius-Altius-Fortius(plus vite, plus haut, plus fort) s’applique bien à ses droits. Le CIO touche par ailleurs 3 % de chaque contrat commercial lié aux JO et 10 % des bénéfices constatés à l’issue des Jeux. En 2008, le sponsoring a rapporté 866 millions de dollars au CIO. Pour Pékin, le budget avoué est de 42 milliards de dollars et l’on ne s’étonne donc pas que contrairement aux timides déclarations, la course au gigantisme ne s’arrête pas puisque le premier bénéficiaire en est le CIO lui-même. L’essentiel des biens du CIO sont répartis dans deux fondations de droit suisse qu’il contrôle.

Les JO sont l’expression la plus parfaite de l’instrumentalisation du sport à des fins réactionnaires et de colonisation idéologique. Ainsi que le note Jean-Marie Brohm, dans son apparition et tout au long de son processus d’institutionnalisation, le sport - improprement qualifié de « moderne » par ceux qui voudraient faire croire à une continuité, à une unité avec des sports dits antiques, médiévaux, traditionnels ou encore exotiques - est « consubstantiellement intégré au mode de production capitaliste et à l’appareil d’État bourgeois ». Le sport de compétition est en effet porteur de toutes les « valeurs » capitalistes qu’il contribue à plébisciter en les présentant comme « naturelles » : lutte de tous contre tous, sélection des « meilleurs » et éviction des « moins bons », transformation du corps en une force essentiellement productive, recherche du rendement maximum et de son exploitation optimale (la performance). Les principes constituants du sport comme sa terminologie (compétition, rendement, performance, record) reflètent d’ailleurs les catégories dominantes du capitalisme industriel.

Dans le même temps, le sport sert à l’occultation des conflits politiques et sociaux, au contrôle social des populations et à la justification des inégalités sociales en diffusant l’idée qu’efforts et sacrifices permettent de facto d’accéder à l’élite. Poison parmi les poisons, il sert également à l’édification d’une identité nationale basée sur l’affrontement, l’opposition à l’autre. Pour le sociologue Jacques Ellul, ce n’est dès lors pas non plus un hasard si le sport a toujours été l’enfant chéri des gouvernements dictatoriaux, fascistes et nazis, mais aussi du socialisme (dit) réalisé, « au point de devenir un élément constitutif indispensable de ces régimes ». On comprend aisément que le capitalisme totalitaire des chinois ait absolument voulu recevoir les jeux à Pékin.

Tout ceci trouve sa traduction limpide lorsque l’on regarde crument la liste de celles et ceux qui aujourd’hui encore organisent - contrôlent – les JO (et partant instrumentalisent le sport « moderne » tout entier). On y retrouve un mélange fait d’aristocratie, d’élite politique droitière (parfois extrême) et de représentants de la sphère économique (médias, construction, finance, armement,…).

La mutation du CIO et de l’esprit des jeux peut être mise en parallèle avec l’œuvre de Samaranch et de l’Espagne en ce temps-là. Pour sortir de la crise économique apparue en 1956, Franco s’entoure progressivement de ministres appartenant à l’Opus. Lorsqu’il songe à rétablir la monarchie, en la personne de Don Juan de Bourbon, pour lui succéder, l’Opus Dei mise sur son fils, Juan Carlos, qui est entre les mains d’un précepteur de l’Œuvre, Anael Lopez Amo. En 1969, Franco proclame Juan Carlos héritier de la Couronne. Quelques mois plus tard, le triomphe de l’Opus est complet : sur 19 ministres du neuvième gouvernement du général Franco, 12 sont membres de l’Opus Dei. Le tournant politique de l’Œuvre est engagé. Cette conquête du pouvoir se poursuivra avec la nomination de Jean Paul II et la chute du communisme. Mais c’est une autre histoire…

L’idéal des jeux, entraîne conjointement celui des intérêts financiers qui l’accompagne. L’argent qui a gangréné le monde politique a également totalement pollué celui du sport. C’est le principe même des valeurs humaines les plus nobles qui est totalement corrompu par la vénalité. Le catholicisme qui a depuis toujours été corrompu par son goût pour le faste et la gloire, a su entraîner le monde dans sa débauche, en corrompant toutes les instances qu’elle contrôle, celle du CIO ne faisant plus exception désormais.