http://schoenelblog2.blogspot.com/ Lettre à l'Epouse 2: 07/01/2012 - 08/01/2012

dimanche 29 juillet 2012

La bataille des jeux olympiques -1


En décembre 2009 j’avais innové en inventant le concept de la bataille spirituelle contre l’esprit de Noël pour tout le mois de décembre: La bataille de Noël. Je vais reprendre l’idée pour couvrir le principe des jeux païens olympiques modernes. Car de plus en plus de symboles religieux s’imposent dans notre quotidien sans que l’on y prête la moindre attention. Cela va du symbole européen de la couronne mariale, à la bûche de Noël ou du lapin de pâques, aux obélisques, etc. Les jeux olympiques n’étant qu’une facette de la guerre spirituelle qui nous entoure et dont plus personne ne fait attention. Cependant le Seigneur nous avait prévenu : Matthieu 24 : 11  Plusieurs faux prophètes s’élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens. 12  Et, parce que l’iniquité se sera accrue, l'amour (du Christ) du plus grand nombre se refroidira. 13  Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé.

Cette année les jeux sont à Londres et le dragon c’est trouvé un nouveau nid pour y pondre ses œufs après Pékin. Londres, capitale emblématique de la finance mondiale, elle-même archétype d’une finance qui a su s’affranchir de toute barrière et de toute morale. Ainsi en pleine crise financière, la pire depuis la grande dépression des années 30, le dieu Mammon et ceux de l’Olympe, vont-ils mener ensemble pour quelques jours le monde, pour leurs seuls gloire et vanité. Jeux dont les symboles seront forts, comme la colombe et la branche d’olivier à Olympie, associées  pour le rituel de l’allumage par Apollon (le soleil). Cette image renvoie directement à l’image de Noé et de la colombe qui revient avec un rameau d’olivier, symbole de la paix retrouvée avec Dieu. 




La torche allumée à Olympie se retrouvera à Londres où elle sera distribuée à sept jeunes athlètes, qui représentent le transfert générationnel et également le chiffre de l’Eternel. Les sept se sont ensuite dirigés vers les 204 pétales qui symbolisent les 204 délégations  engagées aux Jeux Olympiques. Ces pétales d’acier se sont relevés pour former la grande flamme olympique qui illuminera le ciel de Londres jusqu’au 12 août. Le choix de recourir à sept jeunes athlètes a permis au comité d’organisation de souligner son mot d’ordre et slogan pour ces Jeux Olympiques : « Inspire a generation » (inspirer une génération).  L’union des peuples inspirés par le même esprit, tout est dit...

Origine des jeux

Les jeux étaient profondément liés au religieux et le fait qu’ils n’aient pas été annulés une seule fois en plus de mille ans montre leur caractère sacré! La victoire n’avait pas du tout le même sens. Si aujourd’hui, il s’agit de s’améliorer sans cesse, de gagner du temps, la victoire antique avait une autre portée: Gagner signifiait avoir obtenu la grâce des dieux, la victoire était en quelque sorte parrainée par les dieux et le joueur vainqueur devenait un héros, au sens mythologique du terme. D’ailleurs, point de deuxième ou de troisième vainqueurs. Un seul homme pouvait être soutenu par les dieux. En guise de récompense, une simple couronne d’olivier suffisait, l’essentiel étant ailleurs…

Au 9° siècle avant l'ère chrétienne, le roi d'Elide Iphitos dut se résoudre à demander à la grande prêtresse, le moyen de débarrasser son pays de la peste. La Pythie lui répondit que les dieux interviendraient favorablement, s'il établissait les Jeux Olympiques en leur honneur. Aussi Iphitos dut-il conclure un traité avec Sparte, déclarant Olympie inviolable durant les Jeux sacrés. C'est donc entre le fleuve Alphée et le mont Kronion que furent remportées de 776 avant J.-C. jusqu'à 393 après J.-C., soit pendant plus de onze siècles, les victoires les plus éclatantes de l'Antiquité. Se déroulant tous les quatre ans, ces Jeux devaient en effet se développer très rapidement par l'adjonction de nouvelles disciplines et la participation de plus en plus massive des représentants des autres cités grecques.

Toutes les photos ci-dessous sont prises avec les interprètes habillés en prêtresses qui se sont réunis pour une cérémonie à Olympie en mai 2012, où ils ont fait appel à l'Apollon dieu du soleil devant le temple d’Héra, pour allumer la flamme olympique.


Olympie se trouve en Élide. Ce n'était pas une ville mais un sanctuaire. Lieu consacré aux dieux, qui n'appartenait donc à aucune nation. Ce lieu boisé et verdoyant (ce qui est plutôt rare en Grèce) porte le nom d'Altis : bois, et plus particulièrement, bois sacré. À l'origine, l'Altis possédait un temple en l'honneur de la déesse Héra. Entre -468 et -457, les Grecs bâtissent un temple en l'honneur de Zeus, le dieu des dieux. Une vingtaine d'années plus tard, le sculpteur Phidias  termine la statue colossale de Zeus, d'or et d'ivoire, érigée à l'intérieur du temple. C'est l'une des 7 merveilles du monde. L’œuvre de Phidias représente Zeus, couronné d’un rameau d’olivier, tenant dans sa main droite une statuette de Niké, déesse ailée qui représente la victoire, tandis que sa main gauche tient un sceptre décoré où l’on peut d’ailleurs percevoir un aigle perché. La couronne des vainqueurs sera tressée avec des rameaux cueillis sur les oliviers près du temple.

La première journée se déroulait dans l'enceinte sacrée, dans laquelle se dressait, imposante, la masse d'or et d'ivoire du temple de Zeus et quatre-vingts autels devant lesquels s'amoncelaient les trésors offerts aux dieux par les citoyens grecs.  Après ces cérémonies religieuses consacrées aux cantiques et aux prières, le cortège empruntait, dès l'aurore, le lendemain, la direction du stade ; les dix magistrats ouvraient ce défilé, suivis des députations et des concurrents A l'issue de l'appel de chaque engagé, se déroulaient les premières courses.

La flamme comme principe divin

Héros de la mythologie grecque, Prométhée se vit confier par Zeus la mission de créer l'humanité et de doter les êtres vivants de dons nécessaires à leur survie. Mais Zeus avait interdit aux hommes l'usage du feu, attribut de sa puissance divine.

Prométhée qui était fils et frère de Titans alors en conflit avec Zeus, profita d'une invitation de la déesse Athéna sur l'Olympe pour y dérober le feu. Prométhée, désireux de parfaire l'humanité, remit le feu aux hommes ainsi maîtres des éléments. Le héros fut puni par Zeus qui le fit attacher au rocher de Caucase où un aigle venait chaque jour lui ronger son foie qui se régénérait chaque nuit. Prométhée est finalement libéré par Hercule fondateur mythique des jeux.

Dans la Grèce antique, le feu était un élément sacré et brûlait en permanence dans les temples et sanctuaires. Son allumage était aussi symbolique et se faisait par l'intermédiaire d'un miroir parabolique (skaphia) qui concentre les rayons du soleil. Une flamme était placée au milieu des sites sportifs et du banquet installé pour les athlètes sur l'autel de la déesse du foyer Hestia. D'autres feux illuminaient les temples de Zeus et d'Héra. Les lampadédromies, ancêtres du relais de la flamme olympique, étaient des processions de flambeaux pour honorer les dieux. Les sportifs couraient sur une courte distance depuis un feu sacré jusqu'à l'autel. A Athènes, les jeux voyaient s'affronter plusieurs équipes de relayeurs. Les vainqueurs avaient l'honneur d'allumer l'autel de Prométhée.

Le maitre de l’Olympe Zeus et Héra son épouse, étaient donc par le feu sacré, représentés aux jeux. Aujourd’hui c’est devant le temple d’Héra à Olympie, que des actrices représentant les prêtresses de la déesse, rejouent le cérémoniel de l’allumage sacré de la flamme olympique.






Héra est la personnification féminine de la belle saison. Ce n’est que par la suite que son union avec Zeus est interprétée comme le prototype de l’union légitime. Sa couleur symbolique est la couleur blanche theá leukốlenos, déesse aux bras blancs, divinité d’élection d’Argos « la ville blanche ». Héra est enfin liée aux Heures, ces divinités du retour du printemps et enfin aux héros dont le prototype est Héraclès celui qui a la gloire d’Héra. Le vainqueur aux jeux olympiques devient ainsi symboliquement un reflet mystique d’Héraclès, qui glorifie la déesse Héra.

Héra est également présentée comme la déesse du mariage et des épouses, protectrice du couple, de la fécondité et des femmes en couche. Sous son épiclèse d’hoplosmía, au cap Lakinion et à Élis, elle assume une fonction guerrière. Ce qui par ces caractéristiques divines, lui donne toutes les ressemblances à l’antique Ishtar babyloniennes, dont les traits divins sont identiques. Mais cependant c’est à la déesse Hestia qu’il convient d’attribuer le principe du feu sacré olympien.

L'origine divine du feu en fait un élément sacré et les Grecs avaient pour habitude de faire brûler un feu en permanence devant les principaux temples. La pureté de ce feu était garantie par la technique d'allumage : la flamme était obtenue par les rayons du soleil captés au centre d'un récipient appelé skaphia, (l'ancêtre du miroir parabolique utilisé aujourd'hui pour l'allumage de la flamme olympique). Au sanctuaire d'Olympie, là où se déroulaient les Jeux Olympiques de l'Antiquité, une flamme brûlait en permanence sur l'autel de la déesse Hestia situé dans le Prytanée (bâtiment utilisé pour les grands banquets offerts aux athlètes à la fin des Jeux). Hestia est donc la gardienne du feu olympique.

Dans la mythologie grecque, Hestia est la divinité du feu sacré et du foyer. Fille aînée de Cronos et de Rhéa, sœur de Zeus, Poséidon, Hadès, Héra et Déméter, elle appartient à la génération des douze grandes divinités de l'Olympe. Dans la mythologie romaine, elle correspond à Vesta. L’Hymne homérique à Aphrodite indique que Cronos l'engendre « la première — et aussi la dernière », sans doute parce qu'elle est la dernière à être recrachée par son père. Aînée des dieux, elle jouit d'une considération particulière parmi les Olympiens. L'hymne delphique d'Aristonoos la nomme ainsi la « maîtresse du ciel et de la terre».

Presque aucun mythe ne se rattache à cette déesse. Dans l’Hymne homérique à Aphrodite, Apollon et Poséidon la poursuivent de leurs assiduités, mais Hestia refuse leurs propositions à tous deux et jure sur le Styx, en touchant la tête de Zeus, de rester vierge à jamais — tout comme Artémis et Athéna. En compensation, elle obtient de Zeus le privilège d'être honorée dans chaque demeure humaine et dans tous les temples. La légende est probablement inventée par l'auteur pour mettre en évidence ses principales caractéristiques : Hestia est une déesse vierge et immuable. Quand Platon met en scène le cortège des Olympiens, dans le Phèdre, il précise qu'Hestia n'en fait pas partie, car elle demeure en permanence sur l'Olympe. Dans le culte, Hestia est liée à Apollon : elle veille sur le foyer de Delphes, l'un de ses principaux sanctuaires et à Délos, sa statue est assise sur l'omphalos, le nombril du monde.

Les Grecs commençaient et finissaient tous leurs sacrifices par honorer Vesta/Hestia, et l'invoquaient la première, avant tous les autres dieux. Plus tard à Rome, ainsi que chez les grecs, Vesta/Hestia, la vierge, n'avait d'autre image ou d'autre symbole que le feu sacré. Les Grecs commençaient et finissaient tous leurs sacrifices par honorer Vesta, et l'invoquaient la première, avant tous les autres dieux. Une des manières de la représenter était en habit de matrone, vêtue de la stola, tenant de la main droite un flambeau ou une lampe. Ainsi Hestia la vierge, maîtresse du ciel et de la terre, est le véritable symbole du feu olympique. La forme sportive du culte catholique à la reine du ciel.

mardi 24 juillet 2012

Le retour du gazam, de la sauterelle, du jelek et du hasil


Le temps semble venu de faire la réactualisation des prophéties de Joël. Un parallèle peut être fait entre la restauration d’Israël et le jugement contre les nations. Il est clairement établit que le relèvement d’Israël correspond à l’abaissement des nations. Le premier chapitre commence par le jugement du pays qui est ravagé par les sauterelles, puis par la sècheresse. Ces choses arrivent car le peuple c’est détourné de Dieu et que les offrandes et libations ont disparu de la maison de Dieu, ses serviteurs sont dans le deuil. Le peuple de Dieu cesse d’être une nation quand il n’est plus associé à l’Eternel, c’est ce qui arriva à Israël.

Le second chapitre renvoi à la fin des temps et au jour de l’Eternel, mais également à celui de la restauration d’Israël. Le troisième chapitre solde les comptes : Joël 3 : 1 Car voici, en ces jours, en ce temps-là, Quand je ramènerai les captifs de Juda et de Jérusalem 2  Je rassemblerai toutes les nations, Et je les ferai descendre dans la vallée de Josaphat…

Aujourd’hui les effets de ces prédictions sont devenus visibles dans le pays. Le désert refleurit, les villes sont rebâties, le lac est à nouveau rempli et la croissance économique est soutenue. Mais les sauterelles et la sècheresse n’ont pas disparu pour autant. La malédiction est désormais sur les nations et s’étend de jour en jour. Les ennemis d’hier sont confondus et brisés, l’Egypte sombre dans le chaos et la Syrie dans la guerre civile. Quand ce n’est pas l’ensemble du monde musulman qui vacille.


En Occident les sauterelles et la sècheresse ravagent les pays dit chrétien, là où les églises se vident ou deviennent de plus en plus tiède et sont vomies de la bouche du Christ. Aux Etats-Unis les températures sont en moyenne les plus chaudes depuis que l’on fait des relevés météo et les récoltes à venir seront mauvaises. En Espagne les forêts brûlent. Les prix alimentaires croissent inexorablement année, après année, alors que les revenus baissent de manière concomitante.

Un pays emblématique est la Grèce, ravagé par corruption et symbole de la civilisation européenne par le mythe d’Europe. Par Alain Salles (Athènes, correspondance)

La Grèce subit déjà la crise économique, l'augmentation du chômage, un endettement abyssal, les plans d'austérité à répétition, la progression des suicides, l'accroissement de la pauvreté, l'entrée des néonazis au Parlement. Voilà qu'une huitième plaie va peut-être s'abattre sur le pays, qui s'enfonce chaque jour un peu plus dans la dépression : les sauterelles.

Les autorités de Pella, en Macédoine, la région natale d'Alexandre le Grand, ont officiellement sonné l'alarme, jeudi 10 mai, contre une "invasion de sauterelles", après l'apparition de nuées d'insectes dans l'ouest de cette région agricole connue pour ses cultures et ses vergers. "Ce n'est pas encore un énorme problème, et nous essayons de le garder sous contrôle", explique un officiel local au quotidien Kathimerini. Pour l'instant, si les insectes ont commencé à dévorer des cultures, les vergers semblent préservés. Des pesticides sont répandus, et les autorités recommandent de sulfater le matin, pour épargner les abeilles. Et éviter ainsi que la disparition des cultures n'empêche, en plus, la récolte du miel. L'épidémie est pour l'instant limitée, mais le maire de la petite île d'Agios Efstratios, au nord de l'Egée, entre Lemnos et Lesbos, ancien lieu de résidence forcée pour les prisonniers politiques, a également tiré la sonnette d'alarme, après une invasion de sauterelles.

Dans le livre de l'Exode, les sauterelles sont le huitième des dix châtiments envoyés sur l'Egypte pour punir Pharaon de ne pas vouloir rendre sa liberté au peuple juif. Sont-elles aujourd'hui envoyées aux Grecs pour les punir d'avoir inconsidérément laissé filer les déficits ?

Au début de l'année, le chef des sociaux-démocrates européens, l'Autrichien Hannes Swoboda, avait déjà déploré une invasion similaire touchant la Grèce. Mais il s'agissait d'une métaphore pour décrire les agissements de la "troïka" chargée de ramener le pays sur la voie de l'orthodoxie budgétaire. "Nous avons vu ce que les sauterelles telles que les hedge funds peuvent faire dans le monde de la finance. Nous ne voulons pas d'une nouvelle invasion de sauterelles sous la forme d'une troïka d'experts issus de la Commission, du Fonds monétaire et de la Banque centrale européenne qui descendraient sur le pays pour imposer leur loi."

Bientôt les ténèbres ?

Déjà, en mai 2010, peu après la signature du mémorandum entre le gouvernement grec et la "troïka", une invasion de grenouilles était survenue dans le nord de la Grèce, bloquant une autoroute. C'est la deuxième plaie d'Egypte. Le fleuve Asopos a déjà coulé rouge à cause de la pollution et des rejets chimiques : c'était la première plaie, quand le cours du Nil s'est changé en sang. Pour l'instant, la Grèce semble avoir échappé aux taons, aux ulcères ou à la grêle. Elle en est aux sauterelles.
La prochaine plaie d'Egypte, la neuvième, ce sont les ténèbres. Les Grecs, qui ont voté en grande majorité contre les sauterelles de la "troïka", lors des législatives du 6 mai, sont depuis sans gouvernement. Ils s'approchent dangereusement des ténèbres politiques.

Les sauterelles financières à l’œuvre aux Etats-Unis

Les ravageurs américains que sont les hedges fonds, traders et autres banksters, font des ravages tout aussi terribles. Mangeant tout ce qu’ils trouvent sur leur chemin, les riches deviennent toujours plus riche et les pauvres toujours plus pauvre. La moitié de la population des Etats-Unis détient 1,1% de la richesse nationale, selon un rapport du Centre de recherche du Congrès (CRS) disponible en ligne jeudi et apportant une nouvelle preuve de la montée des inégalités dans le pays depuis une quinzaine d'années. Ces chiffres, qui décrivent l'état des lieux en 2010, montrent une nette dégradation du sort de la moitié des habitants les plus pauvres du pays puisqu'ils possédaient 2,5% de la richesse nationale en 2007 et 3,6% en 1995. D’une certaine manière de 1995 à aujourd’hui, pour 50% des américains, leur richesse a été divisée par 3 !

A contrario, le rapport confirme que, depuis 2001, date de l'entrée en fonction du born again George Bush fils, la frange la plus aisée de la population ne cesse de s'enrichir : 1% des Américains les mieux lotis détenait ainsi 34,5% de la richesse du pays en 2010, contre 32,7% en 2001, et les 10% les plus riches en détenaient ensemble 74,5% il y a deux ans.

Pratiquement en même temps on apprend que l’élite mondiale des “superriches” a caché au moins 21.000 milliards de dollars, soit 17.000 milliards d’euros, dans des paradis fiscaux, selon une étude menée par James Henry, ancien économiste en chef du bureau de consultance McKinsey et actuel collaborateur de l’association britannique “Tax Justice Network”, annonce la BBC dimanche. L’évasion fiscale au niveau mondial équivaut ainsi aux économies américaine et japonaise cumulées. De plus, selon l’auteur de l’étude, l’estimation est assez prudente. Henry James pense que l’évasion fiscale pourrait encore être plus élevée de moitié. Nous avons donc là un formidable exemple de ce que produit le libéralisme débridé de ces dernières années.

dimanche 22 juillet 2012

Le mystère des cathédrales – 25


Nous avons vu dans les chapitres précédant, que l’adversaire matérialise dans une structure terrestre, l’église en pierre, ce que Dieu dématérialisa dans un corps mystique, l’Ecclésia qui forme l’Epouse du Christ. La volonté divine avait déjà été clairement affichée, quand la synagogue remplaça le temple et poursuivit son essor avec le christianisme dans la nouvelle alliance en Jésus-Christ. Le but de former un corps mystique est de permettre à l’Esprit-Saint de pleinement s’exprimer, car Dieu est Esprit et le cœur des hommes est Son royaume, car ce royaume n’est pas de ce monde, mais trouve sa finalité quand la Jérusalem céleste descend du ciel, pour révéler à l’univers l’Epouse du Christ. L’Eglise selon ce principe ne se construit donc pas dans ce monde, car elle est uniquement spirituelle. Les dons de l’Esprit et les ministères définis dans la Bible, devant en assurer seul la cohésion.

Une fois la structure terrestre établie, le diable peut lui donner une orientation, dans le sens étymologique du terme, soit dirigé vers l’Orient. Ces édifices naissent et vivent au rythme des cycles solaires, pour rappeler que l’antique « sol invictus » est désormais le principe d’autorité qui gouverne dans l’église. Par le souverain pontife qui reprend à son compte la gouvernance de l’empereur de Rome, le trône du pape Rome remplace celui l’antique pontifex maximus dont il reprend également le nom. A partir de là, la cathédrale devient également le siège de l’autorité de Rome.

Ayant ramené sur terre ce que Dieu construit dans le ciel, Satan doit également lier définitivement l’édifice aux cieux, pour donner l’illusion d’une dimension spirituelle à ce qui n’est que terrestre. Il va donc ajouter au plan horizontal, une dimension tripartite verticale, qui symbolisera l’union de trois mondes. Celui des morts, des hommes et du ciel. Ce cheminement est symbolisé par deux axes, l’un horizontal et l’autre vertical que l’on retrouve dans les cathédrales.



Une cathédrale est le seul édifice qui soit né par et pour la lumière, car au Moyen-Age on est persuadé qu’elle mène vers Dieu, qui est la lumière du monde. Le premier cheminement vers la lumière est donc purement subjectif, car il suit celui du soleil. Le fidèle est invité à entrer dans une cathédrale par l’ouest, où les images du jugement dernier sont gravées sur les frontons, rappelant que le Christ aux derniers jours jugera les hommes. C’est la première image que les hommes verront en arrivant devant l’édifice. Ils viennent donc de la nuit du couchant, qui représente le monde extérieur, qui est la première composante tripartite du plan horizontal, pour aller vers le levant, l’est qui représente le soleil levant du Christ ressuscité.

Les formes orthogonales formant la base de l’édifice, symbolisent le monde terrestre et humain, alors que les formes circulaires ou sphériques (coupoles, dômes…) symbolisent le monde céleste et divin. La nef rectangulaire formera la seconde composante tripartite et symbolisera l’Ecclésia, dans laquelle est confinée la communauté des croyants. La dernière et troisième partie est l’abside du latin « absis » (voûte, arcade). Partie qui termine le chœur d'une église en hémicycle orientée vers l'est, qui représente le ciel, la direction où on veut aller, celle vers laquelle les regards sont tournés et qui symbolise le lieu où Dieu réside.

La cathédrale comme antimonde céleste voulu par l’adversaire, cherche donc à reproduire dans son architecture, ce que Dieu bâtit dans le ciel. Le gothique s'illustre dans des lieux publics et assume également une fonction de représentation. La cathédrale gothique, construction la plus emblématique du style, est une image de la Jérusalem céleste. Manifestation de la puissance et de la grandeur de Dieu elle est une invitation à l'élévation spirituelle. L'architecture gothique est l'incarnation de la théologie de la lumière élaborée par les pères de l'Église catholique (en particulier saint Augustin) et « remise » au goût du jour par un François d’Assise qui voit dans la nature la glorification de Dieu et dans la lumière l'expression du divin. La cathédrale est avant tout un édifice de lumière et c’est cette recherche de la lumière qui exige la légèreté des structures gothiques et non un accident découlant de l'évolution des techniques.


La cathédrale comme élément centrale de la ville, est également une représentation de la cité de Dieu, domaine sacré, accueillant la communauté des croyants. Image du royaume de Dieu dans sa symbolique, elle l’est aussi dans sa construction même qui met en œuvre une géométrie complexe, idéale, divine. Le plan gothique répond aux règles de la scolastique, l'édifice se divise en sections et subdivisions uniformes qui doivent renvoyer à l’image de la Jérusalem céleste. Ap 21 : 10  Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d’auprès de Dieu, 11 ayant la gloire de Dieu. Son éclat était semblable à celui d’une pierre très précieuse, d’une pierre de jaspe transparente comme du cristal. 12  Elle avait une grande et haute muraille. Elle avait douze portes, et sur les portes douze anges, et des noms écrits, ceux des douze tribus des fils d’Israël: 13  à l’orient trois portes, au nord trois portes, au midi trois portes, et à l’occident trois portes. 14  La muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux les douze noms des douze apôtres de l’agneau… 18  La muraille était construite en jaspe, et la ville était d’or pur, semblable à du verre pur.19  Les fondements de la muraille de la ville étaient ornés de pierres précieuses de toute espèce…

"Le mur de la Cité repose sur douze fondations, et chacune porte le nom d'un des douze Apôtres de l'Agneau."  A partir du XIIIème siècle, il n'était pas rare de placer des statues des Apôtres contre les colonnes pour rappeler ce passage de l'Apocalypse et un autre de Saint Paul. "La muraille est en jaspe, et la Cité est d'or pur, aussi claire que le verre. La muraille est ornée de toutes sortes de pierres précieuses."  Les immenses verrières des églises gothiques sont l'équivalent de ces pierres précieuses. Il faut se souvenir que le verre était un produit de très grand luxe avant le XVIème siècle (par exemple seuls les plus riches avaient des vitres à leurs fenêtres). Par conséquent, il va sans dire que les verrières des églises étaient des objets luxueux pratiquement aussi coûteux que des pierres précieuses. Ainsi que les statues recouvertes d’or, les croix et autres instruments en or massif répandus autour du maître autel. "La voix que j'entendis était semblable à celle de joueurs de harpe. Et ils chantent un chant nouveau devant le Trône." (14,2 et 3) Le chœur reproduit ce passage.


La base de la ville est carrée et s’élève telle une pyramide vers le sommet d’où le Seigneur illumine toute la ville. Ap 21 : 22  Je ne vis point de temple dans la ville ; car le Seigneur Dieu tout-puissant est son temple, ainsi que l’agneau. 23  La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour l’éclairer ; car la gloire de Dieu l’éclaire, et l’agneau est son flambeau. 24  Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire. 25  Ses portes ne se fermeront point le jour, car là il n’y aura point de nuit. 26  On y apportera la gloire et l’honneur des nations… 22 : 3  Le trône de Dieu et de l’agneau sera dans la ville ; ses serviteurs le serviront…  Le trône de l'évêque, la cathèdre, d’où le bâtiment tire son nom, est placée au fond de l'abside, dans l'axe, comme le siège du juge de la basilique antique, tandis que l'autel s'élève en avant de la tribune, ordinairement sur le tombeau d'un martyr. L'évêque, entouré de son clergé, se trouve ainsi derrière l'autel, isolé et dépourvu de retable et voit donc l'officiant en face. Cette disposition où  l'officiant fait face à l'Assemblée des fidèles, explique pourquoi, jusque vers le milieu du dernier siècle du Moyen Âge, dans certaines cathédrales, le maître-autel n'est qu'une simple table sans gradins, tabernacles ni retables. L’évêque est donc une reproduction de Dieu sur terre.

Le plan horizontal d’une cathédrale, est donc une reproduction terrestre, du cheminement qui mène le chrétien vers Dieu. Le livre de pierre révèle ainsi les pages les plus glorieuses de l’Apocalypse, où apparait la Jérusalem céleste. La cathédrale devient la porte qui mène vers Dieu et le dieu de cette porte est l’évêque qui y trône. Le nom Babylone signifiant le « dieu de la porte », ces versets de l’Apocalypse prennent alors tout leur sens. Ap 17 : 3  Il me transporta en esprit dans un désert. Et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphème, ayant sept têtes et dix cornes. 4  Cette femme était vêtue de pourpre et d’écarlate, et parée d’or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait dans sa main une coupe d’or, remplie d’abominations et des impuretés de sa prostitution. 5  Sur son front était écrit un nom, un mystère : Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre. 6  Et je vis cette femme ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus. Et, en la voyant, je fus saisi d’un grand étonnement.

On peut vraiment être dans l’étonnement, quand la description de la Prostituée de l’Apocalypse se rapporte à une Eglise dite chrétienne. Mais comme le catholicisme est une forme d’inversion des valeurs chrétiennes par son idolâtrie, son goût du luxe et les meurtres de masse qui s’opéraient du temps des cathédrales, le passage résume bien les choses. "La mère des impudiques et des abominations de la terre, renvoie directement au fronton du Latran, "mère et tête de toutes les églises de la ville et du monde", qui est l’église mère et modèle sur lequel toutes les églises catholiques du monde seront construites, et siège épiscopal du pape. Sur ce trône, le pape porte la tiare papale, appelée aussi le trirègne, qui est la triple couronne des papes. Elle symbolise l’autorité sur les trois mondes que rappellent la structure de la cathédrale. Ce triple pouvoir s’exprimé par ces trois titres, qui avaient à l'origine un accent très « temporel » ou « politique » : Père des rois, qui symbolise le monde extérieur de l’Eglise. Régent du monde, qui est l’Eglise et Vicaire du Christ. La cathèdre et la tiare papale « couvre » l’autorité sur les trois mondes.

L’étrange prétention de prétendre au titre de vicaire du Christ, est apparue assez tardivement dans l'histoire de la papauté. Au départ, l'évêque de Rome a déclaré être le vicaire de César, proclamant que ses successeurs seraient les héritiers légitimes des empereurs romains. La ville de Rome, siège du pouvoir impérial romain, est devenue le siège de l'autorité de l'évêque de Rome. Peu à peu, les autres évêques et les chefs des nations ont accepté de voir dans l'évêque de Rome le vicaire et le successeur de César, et de lui attribuer, tout comme à César, le titre de "Pontifex Maximus". Par la suite, les évêques de Rome se sont attribué le titre de "Vicaire du prince des Apôtres", autrement dit, de "Vicaire de Pierre". Vers le début du cinquième siècle, l'évêque Innocent 1er (401-417) posa le principe selon lequel le Christ aurait délégué le pouvoir suprême à Pierre et l'aurait établi évêque de Rome. Plus tard, il considéra qu'en tant que successeur de Pierre, l'évêque de Rome pouvait exercer les prérogatives et le pouvoir de Pierre. Boniface III, qui devint évêque de Rome en 607, s'établit de sa propre initiative en tant qu'Evêque Universel, soutenant qu'il était le vicaire et le maître de tous les autres évêques. Mais c'est seulement au huitième siècle qu'on vit apparaître le titre de "Vicaire du Fils de Dieu", dans un document frauduleux intitulé "Donation de Constantin". Au début du seizième siècle, la preuve fut établie que ce document était un faux ; cependant, les évêques de Rome portent ce titre depuis le huitième siècle. Le pape s'approprie ainsi une suprématie tant spirituelle que temporelle. Les porteurs d'un tel titre prirent goût aux pouvoirs divins qu'il confère, au point de ne plus pouvoir y renoncer. Le "Vicaire de Christ" ne reconnaît d'autre autorité que la sienne, et se considère comme le Maître de tout. Il a l'audace de proclamer que "le Premier Siège n'est jugé par personne".

 Le rôle de "Vicaire (remplaçant) de Christ" sur la terre, selon la doctrine romaine, est si vaste et si complexe qu'il est impossible à un seul homme d'exercer un pouvoir "suprême, plénier, immédiat, universel". Aussi la personne qui prétend être investie de ce rôle doit-elle avoir sous ses ordres une vaste hiérarchie. La pyramide hiérarchique soumise au "Vicaire de Christ" est composée de cardinaux, de patriarches, d'archevêques, de métropolitains, de coadjuteurs des archevêques, d'évêques diocésains, de vicaires épiscopaux, d'éparques, de vicaires apostoliques, de préfets apostoliques, d'administrateurs et de vicaires généraux. Quand la tête de cette structure hiérarchique vient à décéder, toutes ces fonctions continuent, sous un autre régime. La loi actuelle du Vatican stipule qu'à la mort d'un Pape, le gouvernement est confié au Camerlingue (Chamberlain), c'est-à-dire à un cardinal nommé par le Pape du vivant de ce dernier, pour assurer la fonction d'administrateur après la mort du Pontife. Le droit canonique interdit explicitement au Camerlingue d'introduire une innovation quelle qu'elle soit tant que le siège papal est vacant (Canon 335).


C’est cette hiérarchie très spéciale que résume ce passage, "la femme est assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphème". Les évêques sont vêtus en pourpre violet et cardinaux en pourpre écarlate. Il porte la mitre, ou bonnet à corne, qui symbolisait dans l’antiquité babylonienne la divinité. A Babylone on identifiait un dieu par le symbole des cornes, la déesse Ishtar par exemple portait quatre paires de cornes, ce qui signifiait que ce nombre élevé de cornes, la plaçait tout en-haut du panthéon babylonien. L’évêque en portant la mitre représente le vicaire de Rome, qui lui remplace le Fils de Dieu sur terre. Une véritable folie blasphématrice du catholicisme. Le mensonge originel de Satan, "vous serez comme des dieux" (Genèse 3:5) atteint son comble dans cette prétention d'être le "Vicaire de Christ". Ainsi s'accomplissent à la lettre les paroles de l'Apôtre Paul sur celui "qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu... et qui va jusqu'à... se faire passer lui-même pour Dieu" (2 Thessaloniciens 2:4).

La cathédrale comme représentation de la Jérusalem céleste et son évêque comme celui du Christ, renvoie également à celui de la ville éternelle, Rome. L’antique ville au sept collines.  "Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise" Ap 7 : 9.  Ce sont les sept têtes de la bête écarlate exaltées dans le Tour des sept églises, qui est une expression traditionnelle et officielle d’un pèlerinage de Rome, instituée par saint Philippe Néri le 25 février 1552. Ce tour inclut les quatre basiliques majeures de Rome ainsi que trois importantes basiliques mineures. Le nombre 7 prend évidemment une valeur symbolique : il évoque le nombre des collines de Rome. En procession ou isolément, nombre de romées suivront le chemin tracé par saint Philippe Néri. En 1575, le pèlerinage aux sept églises deviendra la norme pour obtenir l’indulgence plénière du jubilé.

En replaçant les choses à leur endroit, il apparait que le plan horizontal de la cathédrale, loin de représenter symboliquement le chapitre 21 de l’Apocalypse où apparait la Jérusalem céleste, épouse parfaitement la forme du chapitre 17 où est révélé la femme assise sur la bête écarlate.

jeudi 19 juillet 2012

De la tête à la queue 2


J’ai à cœur de poursuivre mon analyse sociétale, sous forme de tableaux synthétiques de notre société française. J’ai l’intime conviction que l’année 2012 est en soi une forme de fin pour notre pays. Après avoir connu les 30 glorieuses jusqu’à la guerre du Kippour, puis les 30 piteuses depuis, l’ère des 30 calamiteuses s’engage. Pour un chrétien il doit être évident que l’avènement de l’antéchrist en tant qu’homme, ne peut être que le résultat final d’une société qui elle-même est devenue totalement antéchrist. La dégradation constante des mœurs, conjuguée avec l’augmentation de la corruption, désormais parfaitement visible dans les hommes politiques ou le secteur bancaire, dégradent également fortement les conditions d’existences au quotidien des français. L’analyse de la dégradation générale, peut donc nous permettre de nous situer par rapport à la fin inéluctable annoncée depuis longtemps.

Alors qu’à la fin des années 70, nos finances publiques étaient encore parmi les plus saines en Europe, leur situation s’est ensuite dégradée, comme en témoigne la montée ininterrompue du poids de la dette publique dans le PIB. Depuis plus de 30 ans, les finances publiques françaises ont été en déficit de manière permanente. Il faut remonter à 1974 pour trouver la trace d’un excédent des administrations publiques. Conséquence directe de ces déficits récurrents, la dette publique a augmenté de manière quasi continue sur cette période: atteignant à peine 30 % du PIB dans les années 80, elle a franchi le seuil de 60 % du PIB en 2002 et atteignent 90% en 2012. Nous sommes donc clairement dans une courbe exponentielle.

Au 1er janvier 2050, en supposant que les tendances démographiques récentes se maintiennent, la France métropolitaine compterait 70,0 millions d’habitants, soit 9,3 millions de plus qu’en 2005. La population augmenterait sur toute la période, mais à un rythme de moins en moins rapide. En 2050, un habitant sur trois serait âgé de 60 ans ou plus, contre un sur cinq en 2005. La part des plus de 75 ans devrait doubler et atteindre 15,6 % de la population totale. La part des jeunes diminuerait, ainsi que celle des personnes d’âge actif. En 2050, 69 habitants seraient âgés de 60 ans ou plus pour 100 habitants de 20 à 59 ans, soit deux fois plus qu’en 2005. En 2050, 22,3 millions de personnes seraient âgées de 60 ans ou plus contre 12,6 millions en 2005, soit une hausse de 80 % en 45 ans. C’est entre 2006 et 2035 que cet accroissement serait le plus fort (de 12,8 à 20,9 millions), avec l’arrivée à ces âges des générations nombreuses issues du baby-boom, nées entre 1946 et 1975. Soit 444 000 retraités en plus par an en moyenne…


En France, la population active n’a cessé de progresser depuis les années 70. A partir de 2009, nous assistons à une stabilisation de la population active à environ 28.5 millions d’individus, ce qui doit être mis en rapport avec les chiffres précédents. La France compte 15,5 millions de retraités en 2010. En 2030, ils seront 18 millions et en 2050, 23 millions (+ 47 %). Tous régimes confondus, la pension moyenne est de 1 194 euros par mois et progresse de 3 % par an. Une augmentation due « à l’effet de noria » : les nouveaux retraités ont plus souvent des carrières complètes avec de meilleurs salaires. Un phénomène flagrant pour les femmes : la pension de droit direct des femmes partant en retraite en 2009 est plus élevée de 40 % que la pension moyenne des femmes retraitées décédées cette année-là. Avec les revalorisations annuelles, il donc falloir trouver 7 milliards de plus chaque années pour financer uniquement les nouveaux entrants.


Outre le problème des retraites, le vieillissement de la population engendre celui de l’explosion du coût de la santé qui y est associé. Le budget de la sécurité sociale toutes branches confondues est de 456 milliards en 2012, pour environs 500 milliards en 2015, + 3% an en moyenne. Une augmentation de 1 point de la CSG rapporte à l'Etat 11 milliards alors qu'une augmentation de 1 point de la TVA ne rapporte que 6,5 milliards. La croissance française étant au mieux nulle pour les années qui viennent, il faudra pour couvrir les seules augmentations de la sécurité sociale, augmenter la CSG de 1 point tous les ans ou la TVA de 2 points, UNIQUEMENT POUR EQUILIBRER LES COMPTES DE LA SECU.  Les premières mesures prises par le gouvernement Hollande sur les retraites, ne faisant qu’accentuer les problèmes sur les financements. A cela il faut ajouter les mesures pour réduire les déficits, soit l'équivalent d'un point de CSG sur 4 ans...

Le financement de la sécurité sociale étant principalement assuré par des cotisations sur les salaires, si les salaires baissent à cause d’une détérioration de la conjoncture, alors tout le système et son financement est également impacté. Le service de l'emploi s'est doté d'un nouvel outil afin d'apprécier l'"impact de la conjoncture économique sur l'état du marché du travail", en évaluant la durée moyenne de chômage d'une cohorte fictive de demandeurs d'emploi dans un environnement économique constant. Cet indicateur conjoncturel de durée du chômage (ICDC) était à son plus bas niveau au 1er trimestre 2007, avec une durée attendue de 7,5 mois. Il a ensuite bondi avec la crise économique de 2008, avoisinant les 12 mois au premier trimestre 2009. L'ICDC est depuis lors resté à un niveau élevé, atteignant un nouveau pic au 4ème trimestre 2011, à 359 jours.

Selon l'Insee, le taux de chômage au sens du Bureau international du Travail (BIT) était de 9,6% en métropole fin mars et de 10,0% avec les départements d'Outre-mer. "La croissance économique (0,3% en 2012 et 0,8% en 2013 selon nos prévisions) sera insuffisante pour retrouver des créations nettes d'emploi, notamment dans le secteur marchand non agricole", écrit Coe-Rexecode dans une étude publiée mardi. Ces prévisions de croissance sont identiques à celles publiées lundi par le Fonds monétaire international. "Le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A serait en hausse de 194.000 personnes en 2012 puis 110.000 en 2013 après +147.000 en 2011. Le nombre de chômeurs au sens du BIT progresserait pour sa part de 244.000 en 2012 et 110.000 en 2013", poursuit l'étude.

Ces prévisions se basent sur des perspectives de croissance revues continuellement à la baisse, mois après mois. Le marché du travail va donc certainement se détériorer fortement pour un moment. Si on y ajoute le gel annoncé des rémunérations des fonctionnaires, c’est encore quelques milliards qui vont manquer dans les caisses de la sécurité sociale. Des économies drastiques seront à prévoir dans le secteur de la santé publique pour les années à venir dans des proportions bien pires que celles connues jusqu’à présent. Malheur à ceux qui vont tomber malade dans les années à venir et qui n’auront aucun soutien extérieur pour les aider. La valeur « famille » piétinée par cette génération perverse, va reprendre tout son sens.

Les églises traditionnelles tièdes ou mortes vont également expérimenter ce que le mot malédiction signifie, quand le monde pénètre avec force sous la forme de l’austérité dans ses murs. Car si on vit selon les principes de ce monde, alors on est jugé avec le monde. La pénétration rapide de courants religieux antéchrist qui se diffusent au sein de notre société dite chrétienne n’ayant pas servi d’avertissement, on passe donc au cran supérieur de la malédiction. Les réserves accumulées vont progressivement disparaitre et les plus fragiles iront augmenter les rangs de ceux que la société ne peut plus aider. Les plus riches voyant diminuer leur fortune, aideront de moins en moins les plus pauvres, confiant à la bienveillance de l’Etat providence, le soin de s’occuper d’eux.  L’urgence remplacera alors l’effort et l’austérité la rigueur, redonnant à ces mots le sens de nos maux.  

lundi 9 juillet 2012

Le mystère des cathédrales – 24


Nous avons vu dans les chapitres précédents comment l’adversaire réorganise l’Ecclésia comme corps mystique du Christ, en églises administrées par des évêques construisant des bâtiments à usage cultuel toujours plus grands et plus beaux. Ce qui à l’ origine était fait de pierres vivantes, devient un édifice de pierres mortes. L’empereur Constantin étant un des principaux architectes que l’adversaire utilisa pour poser le socle de la future Eglise universelle de Rome. Sitôt la paix de Constantin établie, les maisons ouvertes aux chrétiens pour y célébrer la messe furent transformées en églises. Elles empruntèrent alors l’architecture des basiliques profanes, parce que comme elles, elles étaient destinées à recevoir le peuple.

Le nom basilique vient du latin basilica qui prend lui-même son origine dans deux mots grecs désignant la maison du roi, spécialement la partie de cette maison où se tenaient les assemblées publiques et où se rendait la justice. Le portique grec a été à l'origine l'édifice attenant à l'agora d'Athènes sous lequel l'archonte-roi rendait la justice. On l'appelait portique du roi. Mais la basilique sera essentiellement romaine. L'édifice étant plus ancien que le mot. Sa forme primitive fut, dans les premiers temps de Rome, celle du lieu couvert où le Sénat se réunissait. Il y avait, au fond, une estrade sur laquelle, assis dans leurs chaises curules, les consuls rendaient la justice. Cette construction, qui était dans le voisinage du forum, en devint peu à peu le complément ; les gens d'affaires ou les promeneurs y trouvaient, contre le mauvais temps, un abri couvert, mais ouvert et sans murs, comme le portique grec. Les basiliques devinrent des édifices de plus en plus somptueux par la beauté de leur architecture, leurs dimensions et leur richesse. Elles furent décorées de statues, de trophées, d'œuvres d'art diverses en bronze et en matières précieuses.

Quand le Christianisme fut sorti des catacombes et que Constantin en eut fait la religion officielle de l'empire romain, il concéda aux évêques plusieurs basiliques, entre autres celle que le sénateur Lateranus avait fait construire au temps de Néron. Transformée en église, elle devint la première basilique de Saint­ Jean-de-Latran. C'est à partir de cette époque que le nom de basilique fut donné à certaines églises, anciennes basiliques romaines transformées ou constructions nouvelles établies sur le modèle romain. Dans la basilique chrétienne, la forme antique demeura, mais l'église proprement dite fut fermée par des murs. Les galeries latérales furent arrêtées avant la nef et séparées d'elle par une ouverture transversale formant avec cette nef une croix ; une arcade en voûte placée sur des colonnes fut substituée à l'architrave. Cette substitution n'avait pas eu d'exemple dans l'antiquité et servit de type aux architectures qui suivirent : byzantine, romane, gothique. Les bases architecturales qui allaient mener à futures cathédrales étaient jetées.

Mais Constantin bâtit d’autres basiliques à fort contenu symbolique, comme celle de Saint-Pierre entre 326 et 333. Elle nécessita la démolition du Circus Vaticanus ou cirque de Caligula qui s'étendait sur la partie sud du chantier. Constantin décida de raser les sépultures de la nécropole alignées le long d'un sentier car la tradition y fixait la tombe de saint Pierre. L'empereur pensait ainsi construire l'autel de sa basilique au-dessus de cette tombe. Alors que rien ne prouve que l’apôtre y repose vraiment, le futur culte des saints y trouvera cependant son premier fondement. Mais Constantin ne s’arrêtera pas en si bon chemin, aimant lier le païen au chrétien, il va construire dans sa nouvelle Rome, une basilique à l’image de sa foi.

En 324, l’empereur Constantin décide que Byzance est parfaite pour y installer la nouvelle capitale de l’Empire. Elle est surnommée la « Nouvelle Rome ». La ville de Byzance devient Constantinople en hommage à l’empereur romain Constantin, qui choisit d’en faire la capitale de l’empire dès 330. C'est en l'année 325, la vingtième de son règne, que l'empereur Constantin fit élever la première basilique, consacrée non pas comme on le croit parfois à une sainte du nom de Sophie, mais à la Sagesse Divine (en grec : Haghia Sophia), sur un emplacement où, du temps où la ville grecque s'appelait encore Byzance, s'élevaient des temples païens.

Ainsi les premières basiliques de Constantin, cimentèrent-elles pour les siècles à venir les croyances apostates du catholicisme ; l’idolâtrie, le culte des saints et des reliques, la prééminence de l’évêque et la fixation de l’église dans la pierre. Le royaume de Dieu dont Jésus disait qu’il n’était pas de ce monde, Satan le ramena sur terre. Ces basiliques qui mêlent paganisme et christianisme et qui étymologiquement sont la ‘maison du roi’, deviendront fort logiquement les édifices contenant le trône de l’évêque, sa cathèdre, dont la racine du mot donnera celui du mot « cathédrale ». La basilique a donc remplacé l’Ecclésia originelle en ramenant l’Eglise sur terre, le clergé catholique y a inversé la hiérarchie  en nommant à la tête de l’Eglise un évêque et le paganisme romain s’y mêla avec un semblant de christianisme. Mais comme si tout cela ne suffisait pas, la structure même des bâtiments s’harmonisera à l’esprit antéchrist qui les modèle.

La base architecturale d’une basilique.

Constantin bâtit les premières basiliques dont la première de toutes, Saint­ Jean-de-Latran.  Aujourd’hui cathédrale et siège de l'évêché de Rome, dont le titulaire n'est autre que le Pape, siège du trône papal, c'est la plus ancienne et la première dans l'ordre protocolaire des basiliques papales, devant la Basilique Saint-Pierre du Vatican, la Basilique Saint-Paul-hors-les-murs et la Basilique Sainte-Marie-Majeure. Elle porte le titre, inscrit sur le fronton, de omnium urbis et orbis ecclesiarum mater et caput, qui signifie "mère et tête de toutes les églises de la ville et du monde". Elle est l’église mère et modèle sur lequel toutes les églises catholiques du monde seront construites.


Le nom de Saint-Jean n'est qu'un nom d'usage emprunté à la dédicace du baptistère de l'église (qui est consacrée sous le double vocable de saints Jean Baptiste et Jean l'Évangéliste). La dédicace de la cathédrale de Rome est Saint-Sauveur. Le nom tomba en désuétude au cours de l'histoire et c’est somme toute logique. Les premières basiliques chrétiennes datent du IVe siècle et leur structure s'inspire du modèle civil de la vaste basilique romaine, à la fois tribunal et centre d'affaires. Son plan rectangulaire étant semblable à celui du temple. Il est possible de se faire une idée de la plus ancienne église chrétienne de Rome, la basilique de Latran, grâce à une fresque antérieure à son remaniement au XVIIe siècle. La reconstitution du plan de l'ancienne basilique est présentée ci-dessous:

Les dimensions du rectangle constitué de la nef (1) et des bas-côtés (2) sont dans un rapport approximatif de 1 à 4. Prolongé jusqu'aux limites de l'abside, le rectangle reproduit exactement le rectangle solsticial. L'édification des basiliques romaines et romanes a donc dû s'appuyer sur le dessin d'un rectangle en rapport avec les lever et le coucher du soleil à six mois d'intervalle. La date choisie pour le relevé du lever et coucher de soleil (dédicace) ne nous est pas connue pour les premières basiliques, mais son nom même en est une bonne indication. Que la basilique soit dédiée aux deux Saint-Jean est parfaitement significatif: Jean le Baptiste fêté le 24 juin et Jean l'Évangéliste fêté le 27 décembre. Ce n'est par hasard que la première basilique chrétienne en appelle à deux saints célébrés aux solstices, car son axe central est-ouest suit le cheminement du soleil.

La construction des premiers édifices sacrés se faisait selon des principes d'orientation rigoureux dont les dieux ou leurs Maîtres d'œuvre sur Terre étaient les gardiens. La basilique « mère » de Saint-Jean-de-Latran reprendra l’ancien système de construction païen à son compte et servira de modèle aux futures églises catholiques.

Une fois le site choisi, le Maître d'œuvre plantait un mât dans le sol symbolisant l'axe vertical du lieu. À partir du pied du mât, il traçait un cercle qui représentait l'horizon.
Au lever et au coucher du soleil, le mât projetait deux ombres sur le sol qui coupaient le cercle en deux points. Ces points déterminent un axe orienté est-ouest et appelé “decumanus”. Le tracé de cet axe dépend de la date du relevé du lever et du coucher du soleil qui signe la dédicace de l'édifice.
Lorsque le soleil était à son zénith, l'ombre du mât dessinait un deuxième axe sur le sol. Orienté sud-nord, il est perpendiculaire au premier et dénommé “cardo”.
La dernière opération consistait théoriquement à relever un deuxième “decumanus” correspondant aux lever et coucher du soleil six mois plus tard. Pratiquement, il suffisait de tracer les symétriques des extrémités du premier “decumanus” par rapport au centre du cercle. Ces deux “decumanus” constituaient deux des côtés parallèles d'un rectangle inscrit dans le cercle. Ses sommets devant servir de repères pour la construction de l'édifice.

A partir de là, traditionnellement, lorsqu'on décidait de construire une église catholique:
-on choisissait un saint protecteur de cet édifice (le saint patron) ; ce choix était souvent le fait du patron temporel de l'église, sur le domaine duquel l'église allait être construite : l'évêque, un propriétaire, et des abbayes ;
-pour les plus grandes églises, à partir du milieu du Moyen Âge, c’est à l'endroit qui serait la croisée des transepts, qu’on plantait le grand mât ; au lever du soleil, le jour de la fête du saint patron (si cette fête se célébrait avant le solstice d'été); sinon, au coucher du soleil, le jour de cette même fête (si cette fête se célébrait après le solstice d'été), on notait l'ombre portée par le mât. D'autres opérations allaient suivre ; tracé du cercle dans lequel s'inscriraient les quatre piliers du transept, tracé du cercle définissant le sanctuaire, définition de la nef.


La croisée du transept, formait donc la base solaire sur laquelle le plan de l’église allait se bâtir. Si l’on combine la base carrée des solstices avec celle des équinoxes, on peut former un octogone qui symboliquement représente la liaison entre le carré de terre et le cercle du ciel. La forme idéale serait alors de retrouver les quatre piliers du transept solaire d’origine, surmonté d’une coupole. Ce modèle parfait se retrouve à la basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican, où la coupole de Saint-Pierre reproduit celle du Panthéon romain, reposant sur les quatre piliers massifs du transept. L’architecture du bâtiment est donc conçue pour donner l’image du lieu où la terre rejoint le ciel, le passage obligé vers Dieu.

Mais pourquoi le clergé catholique a t’il  tant voulu donner un base solaire à ses édifices religieux ? Car le culte solaire est intimement lié à la raison d’être même du bâtiment dont Constantin est l’initiateur. Car la fusion des composantes païennes et chrétiennes reste la marque de la démarche impériale à l’égard de la religion. Le syncrétisme des actes de Constantin lie l’architecture à la pratique « chrétienne ». C’est ce que révèle le chapitre 22 avec : Le syncrétisme des cultes sous Constantin. Il y a donc une filiation directe en le culte solaire, le roi et l’édification des premières basiliques. Quand Constantin ordonne la construction des premières basiques, elles le seront selon un modèle qui donne au pontife de Rome la prérogative sur les cultes, même chrétien, car le maître de l’empire entend rester autant un chef religieux, que politique ou militaire. Ainsi la base solaire qui détermine le plan de l’édifice, agit comme une dédicace à l’empereur représentant de sol invictus, ce pérennise la fonction religieuse de l’empereur.  Pour saisir cette notion il faut étudier l’évolution du culte de l’empereur dans l’empire.

Le culte solaire est directement lié à celui de l’empereur.

Le culte impérial a hérité certains de ses concepts de l’Orient antique où les rois étaient considérés comme des fils de dieux. Le célèbre Code de justice du roi Hammurabi (vers 1792‑1750 av. J.‑C.) de la première dynastie babylonienne précise comment le dieu, le roi et le peuple se trouvent liés : Lorsque le roi monte sur le trône, il reçoit son autorité souveraine en tenant les mains de la statue du dieu Marduk. Ce dernier se dévoile ainsi à la population à travers le roi, lequel devient un fils du dieu. Dès lors, son régime ne peut plus être remis en cause.

L’association du souverain avec le soleil vient d’Égypte. Pendant l’antiquité, les Égyptiens vénèrent Rê, le dieu soleil, et Pharaon est reconnu comme son fils. En effet, le souverain est un intermédiaire intouchable entre le peuple et leur dieu. Les Grecs, eux, n’ont pas la même vision : leurs dieux sont beaucoup plus humains et se rendent sur terre. De plus, le régime de leurs rois n’est pas absolu. Toutefois, quand Alexandre le Grand visite l’Égypte, il est accueilli comme le fils d’Amon-Rê, le principal dieu égyptien. Par la suite, il admettra être le fils de Zeus, le dieu suprême. Alexandre sera enseveli à Alexandrie où il est adoré comme le fils d’Amon. Au fur et à mesure que son culte se répand, des temples sont érigés en son honneur dans toute l’Asie Mineure. Ses successeurs, les Ptolémées et les Séleucides, finissent par être convaincus que, eux aussi, méritent d’être vénérés.

Il n’en faut guère plus pour que s’instaure la vénération des conquérants romains lorsqu’ils succèdent aux Grecs dans la domination de l’Orient. Bientôt, temples et statues s’élèvent pour honorer Dea Roma (la déesse Rome). Le décor est ainsi planté pour voir s’épanouir l’adoration d’une longue lignée d’empereurs romains. Le culte impérial est une manière d'habituer les habitants de l'Empire, si dissemblables par la culture et les croyances, à respecter le pouvoir de Rome à travers un empereur divinisé. Des cérémonies sont organisées en l'honneur de l'empereur. C'est l'occasion pour la communauté de se retrouver dans des processions devant des sacrifices, des banquets et toutes sortes de spectacles.

La fonction de grand pontife procure aux empereurs un caractère sacré. De plus dans les croyances populaires, Scipion l'Africain, Marius et Sylla avaient un caractère divin. César a développé autour de lui une légende de divinité prétendant descendre de Vénus et d'Énée. Dès le début de l'Empire, Auguste (-27-+14) met en place le culte impérial. Il fait diviniser César et, en tant que son héritier, il s'élève ainsi au-dessus de l'humanité. Il se dit fils d'Apollon. Il utilise l'iconographie et les écrivains de son temps Virgile et Horace à des fins idéologiques. Les lettres et les arts ainsi sont mis au service de la propagande augustéenne. Il associe aussi toute la communauté au culte de ses ancêtres devenant ainsi le père de tous, d'où son titre de « père de la patrie », une forme impériale du futur pape catholique. Auguste refuse d'être divinisé de son vivant. Il laisse cependant se construire des autels des temples qui lui sont consacrés surtout dans l'Orient habitué à considérer ses souverains comme des dieux vivants, à condition que son nom soit associé à celui de Rome divinisé. À Rome, en Italie et dans les camps militaires, on rend hommage à son Genius et à son nom, le numen. Le culte impérial se pratique ici dans des formes proprement romaines. Le mouvement se poursuit après sa mort. Tibère (14-37), son successeur, développe le culte d'Auguste qui a été divinisé officiellement en recevant l'apothéose. Il crée une nouvelle classe de prêtres, les sodales augustales pour rendre les honneurs divins à Auguste et à la famille des Jules.

Les Antonins font progresser la religion impériale pour des raisons essentiellement politiques. Pline souligne que comme Jupiter, l'empereur Trajan (98-117) porte les noms d'optimus et maximus. Dion de Pruse, un célèbre orateur développe l'idée que Zeus ne s'occupe que du ciel et que son délégué sur la terre est l'empereur. Hadrien (117-138) est assimilé en pays grec à Zeus Olympios. La tendance à la divinisation des empereurs de leur vivant s'affirme donc. Leur caractère extraordinaire est accentué par l'habitude des Antonins de diviniser après leur mort les membres de leur famille. Trajan, fils adoptif de Nerva (96-98), fait diviniser son père naturel après sa mort. Hadrien et Antonin (138-161) font de même après la mort de leurs épouses Sabine et Faustine5. Le culte officiel s'organise.

Au IIIe siècle, l'idéologie impériale évolue. Les empereurs jouent, pour les habitants de l'Empire, le rôle d’intermédiaire entre les hommes et les dieux. Dans l'idéologie officielle, il est le seul qui peut assurer la prospérité et la tranquillité de l’empire. Les marques de dévotion des sujets sont très fortes: dédicaces épigraphiques et monumentales, prosternation devant sa personne ou sa statue, jeux périodiques en son honneur... En Afrique proconsulaire, la dynastie des Sévères, originaire de cette province est particulièrement adorée. Mais vers le milieu de IIIe siècle, les marques de dévotion vis-à-vis de la religion impériale semblent baisser. L'empire est dans cette période touché par des périodes de guerre atroce et de récession économique. Plus inquiets de leur situation et n’ayant plus confiance à la divinisation de la personne impériale, les Africains se mettent à pratiquer ouvertement d'autres religions comme le Christianisme. Or les vrais chrétiens et les juifs par exemple sont réfractaires aux cérémonies officielles en l'honneur de Rome ou du Genius de l'Empereur qui exigeaient de sacrifier. Le pouvoir y voit une marque de rébellion et ceux qui refusent d'y participer sont assimilés à des traitres.

Dans le troisième quart du IIIe siècle, Aurélien (270-275) est l'artisan d'une réforme religieuse qui développe la place de Sol dans le culte officiel romain et organise à Rome le culte du soleil, Sol Invictus. La théologie solaire présentait une divinité unifiante qui ne s'opposait pas aux cultes traditionnels. L'empereur peut alors « apparaître comme le représentant sur terre de cette monarchie céleste » et attribuer son pouvoir à la volonté de la divinité : sur les monnaies d'Aurélien on peut trouver l'inscription deus et dominus natus. À sa suite, Dioclétien et son associé Maximien se placent à partir de 287 comme descendants des dieux, sous les surnoms de Jovius et Herculius. Ces titres divins n'en font toutefois pas des dieux, car Dioclétien cessa d'être Jovius après son abdication. Ceci a aussi pour but de donner à l'empereur une autre légitimité que celle des victoires militaires. Constantin (306-337) se présente comme chrétien après 324. Mais il reste grand pontife et continue à favoriser le culte impérial tout en soutenant la religion chrétienne. Le cérémonial romain du IVe siècle continue à exiger de s’agenouiller aux pieds de son souverain, selon le rite de l'adoration ou proskynèse mis en place sous Dioclétien.

Si on quitte l’époque romaine, pour demander aujourd’hui à un responsable du culte catholique pourquoi leurs édifices religieux sont orientés vers le soleil, la réponse a beaucoup évolué, pour s’éloigner totalement de la réalité historique.

"Les chrétiens ne prient pas en direction du Temple, mais en direction de l'Est: le soleil levant, qui triomphe de la nuit, symbolise le Christ ressuscité et les chrétiens y voient en même temps le signe de son retour. Dans son attitude de prière, le chrétien exprime son orientation vers le ressuscité, qui est le véritable point de référence de sa vie avec Dieu.  C'est pourquoi l'orientation vers l'Est est devenue, à travers les siècles, la loi fondamentale de la construction de l'église chrétienne.  Elle est l'expression de l'omniprésence de la force rassemblante du Seigneur, dont le royaume, comme celui du soleil levant, s'étend sur le monde entier.."  
"L'idée qui veut que le prêtre et le peuple doivent se regarder dans la prière n'est apparue que dans la chrétienté moderne et se trouve complètement étrangère à l'Antiquité. Le prêtre et le peuple ne prient pas l'un vers l'autre mais vers l'unique Seigneur. Ils sont donc orientés, dans la prière, dans la même direction, vers l'Orient, un Orient entendu comme symbole cosmique du Seigneur qui vient, et, là où cela n'est pas possible, vers une image du Christ placé dans l'abside, vers une croix ou vers le ciel comme le Seigneur lui-même a fait dans la prière sacerdotale, le soir qui a précédé sa Passion (Jn 17,1)…" Joseph Ratzinger.

A priori toutes relation avec un antique culte solaire aurait disparu au profit du seul symbole renvoyant au Christ. Cependant rien n’est plus faux, comme le prouve l’attachement des futurs papes, bien après Constantin, à pérenniser le culte solaire.

La confirmation du culte solaire par les papes

Après la conquête romaine de l'Égypte, plusieurs obélisques furent transportés à Rome, en guise de trophées, afin d'être dressés devant des temples ou des mausolées ou pour orner la spina des cirques. Certains furent enlevés à des temples égyptiens, comme celui de Saint-Jean de Latran qui provient du temple de Karnak, d'autres ont été fabriqué à l'époque romaine tel l'obélisque de la Trinité des Monts. Délaissés au Moyen Âge, les obélisques s'écroulèrent. Les papes de la Renaissance restaurèrent ces imposants monolithes afin de les dresser devant les principaux édifices religieux de la Ville éternelle où on peut encore les admirer aujourd'hui.

L’obélisque n’étant qu’un symbole païen égyptien, il s’identifie cependant à l’origine de tout le culte des pharaons. Atoum-re se serait manifesté sous cette forme pour la première fois et l'obélisque serait un rayon de soleil figé. Dans le mythe de la création du monde en Égypte antique, en particulier dans la très ancienne cosmogonie héliopolitainne, Atoum occupe la place du démiurge : il ne crée pas le monde ex nihilo, mais façonne les êtres à partir de la matière préexistante et les sépare. C'est lui qui de sa semence engendre le premier couple divin, Shou et Tefnout, d'où descendent les principaux dieux de l'Égypte antique. Atoum n'ayant aucun partenaire pour procréer, se masturba et c'est de son sperme que naissent le dieu masculin Shou et sa sœur jumelle, la déesse Tefnout. Ainsi les dieux de l’Egypte et ceux qui y habitent sont la semence solaire d’Atoum. Car à l'origine, Atoum fut le dieu soleil, mais il va rapidement être assimilé à Rê, qui finit par le remplacer dans le panthéon égyptien. La mythologie évolua avec Rê, qui vint au monde sous la forme d'un œuf. Rê sortit de l'œuf et fut aveuglé par la lumière. Cette lumière fit couler des larmes de ses yeux, d'où naquirent les premiers hommes…


L'obélisque du Vatican est un obélisque transporté à Rome par Caligula pour orner la spina de son nouveau cirque du Vatican. C'est le pape Sixte Quint qui décida de transporter et restaurer ces symboles égyptiens afin de les mettre en évidence devant les principaux édifices religieux romains. Il fit déplacer celui-ci en 1586 jusqu’au centre de la place Saint-Pierre. L’obélisque est le seul, dans la ville romaine, à n’être jamais tombé. Il resta fièrement dressé à sa place d’origine qui selon une tradition immémoriale, marquait le lieu approximatif du martyre de l'apôtre Pierre. Il viendrait d’Héliopolis (la ville du Soleil). Ville solaire où on adorait des divinités liées au Soleil sous la forme d'une triade :
-le dieu Khépri, représentant le Soleil renaissant ;
-le dieu Rê, le Soleil à son zénith ;
-le dieu Atoum, le Soleil couchant.
Ces trois divinités finissent par se confondre en une seule représentée par l'astre solaire dont les trois états principaux, l'aube, le zénith et le crépuscule sont symbolisés par ces trois dieux. Le dieu en constante transformation est à l'origine de la création du monde. Il renaît chaque jour pour disparaître chaque soir et continue ainsi son cycle éternel. Il est dans son principe, le symbole de la résurrection. La forme solaire de la place, ses rayons et son orientation ne laisse aucun doute sur les intentions des papes de Rome. Utiliser l’image du Christ pour restaurer celle des divinités païennes. Notamment le symbole du fils solaire.

Avec un luxe de détails inouïs, les papes de Rome ont reproduit sur la place vaticane ce que justement l’Eternel c’est promis de détruire. Exode 12 : 12  Cette nuit-là, je passerai dans le pays d’Egypte, et je frapperai tous les premiers-nés du pays d’Egypte, depuis les hommes jusqu’aux animaux, et j’exercerai des jugements contre tous les dieux de l’Egypte. Je suis l’Eternel. 13  Le sang vous servira de signe sur les maisons où vous serez ; je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous, et il n’y aura point de plaie qui vous détruise, quand je frapperai le pays d’Egypte. La Pâque juive est l’expression d’une délivrance, mais également la victoire de l’Eternel sur tous les dieux égyptiens, en partant du dieu Nil, à Ramsès qui signifie fils de Rê. Relever ces symboles égyptiens, c’est défier Dieu Lui-même.


Il est également intéressant de suivre l’évolution solaire de la basilique "mère" de Saint-Jean-de-Latran. C'est le très "chrétien" Constantin (272-337) qui, en 337 (l’année de sa mort), le fit transporter de Thèbes à Alexandrie, pour l'ériger à Constantinople. Mais il n'eut pas le temps de mener à bien son projet, et son fils Constance II (337-361), son successeur, préféra l'acheminer vers Rome en 357, le destinant à la spina du Circus Maximus : le géant vint donc prendre place au côté de l'obélisque d'Auguste, actuellement obélisque de la piazza del Popolo. Il fut retrouvé en 1587, à une profondeur de 7 m, brisé en trois morceaux, lors de fouilles menées au Grand Cirque par le pape Sixte Quint, qui le fit restaurer et enfin réériger sur la place Saint-Jean-de-Latran l'année suivante le 3 août 1588 par l'ingénieur Domenico Fontana. Ainsi le symbole de l’Egypte antique s’associa à la basilique pour reformer un nouveau couple solaire.

Si l’on considère que l’orientation de la basilique du Latran construite sous Constantin serait une forme de dédicace à sol invictus et que l’érection d’un obélisque face à l’édifice renvoie à la notion du fils solaire, les deux symboles associés unifieraient l’idée que celui qui trône dans la basilique est la représentation humaine des symboles religieux de la basilique elle-même. Cette notion ferait du pape un dieu vivant sur terre, le remplaçant du soleil de justice biblique, représenté par Jésus. Le fait que les papes ont produit des faux comme la "Donation de Constantin" et "les fausses Décrétales" pour récupérer le titre de "pontifex maximus", accentue encore le trait blasphématoire. Il y a donc clairement une volonté affichée d’effacer le souvenir de l’Ecclésia comme corps mystique au profit de l’église en pierre et celle du Christ au profit d’un pape.

La basilique du Latran, comme "maison du roi", peut donc laisser porter la couronne au vicaire (remplaçant) du Christ. Christ devant ici être pris au sens strict du terme, comme oint de Dieu. Cette onction divine se retrouvant symboliquement dans la tiare papale. La tiare papale, appelée aussi le trirègne (en latin tiara ou triregnum), est la triple couronne des papes. La triple couronne exprime et symbolise le triple pouvoir du pape :
-pouvoir d'Ordre sacré (en tant que Vicaire du Christ et successeur de Pierre, il nomme les évêques et est par excellence le "grand prêtre" ici-bas),
-pouvoir de Juridiction (en vertu du pouvoir des clefs, celui de lier et délier sur la terre et au ciel),
-pouvoir de Magistère (en vertu de l'infaillibilité pontificale).

Ainsi le catholicisme ne construit pas l’Eglise du Christ sur terre, mais pérennise celui du souverain de Rome. Comme le soleil se lève de l’est pour aller vers l’ouest, l’influence de l’évêque de Rome rayonne à travers les cathédrales du monde entier, ou selon le principe de l’allégeance mère/fille des trônes dans les églises, l’autorité du souverain pontife s’étend sur le monde en partant du cœur des villes. On comprend alors mieux pourquoi la Grande Prostituée est assise sur les sept collines de Rome, car c’est le siège du trône papal. Ap 17:9  C’est ici l’intelligence qui a de la sagesse. -Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise. Mais qui est complété par une autorité qui se diffuse sur le monde entier. Ap 17:15  Et il me dit : Les eaux que tu as vues, sur lesquelles la prostituée est assise, ce sont des peuples, des foules, des nations, et des langues.

Cette autorité qui se veut universelle, explique également la curieuse coutume de la bénédiction urbi et orbi, formule latine qui signifie : "à la ville et au monde". Elle s'applique aux actes du Pape qui sont destinés à tout l'univers chrétien ; se dit aussi de la bénédiction que le Pape donne du haut du balcon de la basilique Saint Pierre, pour signifier les deux dimensions de sa démarche en tant qu'évêque de Rome et Pasteur Universel. Une bénédiction solennelle qui est prononcée les jours de Pâques, de Noël et à de rares autres occasions exceptionnelles. Que le "sol invictus" papal reprenne les fêtes solaires babyloniennes et romaines pour ses bénédictions, donne toute sa mesure au geste du souverain pontife. Le choix du lieu est aussi emblématique, car la bénédiction n’est prononcée dans une église, mais face à l’obélisque égyptien d’Héliopolis, qui rayonne sur la place circulaire de Saint-Pierre, comme le pape sur le monde. 

La bénédiction urbi et orbi, renvoie également à l’inscription du fronton de la basilique Saint-Jean de Latran, omnium urbis et orbis ecclesiarum mater et caput, qui signifie "mère et tête de toutes les églises de la ville et du monde". Elle est l’église mère et modèle sur lequel toutes les églises catholiques du monde seront construites et rappelle au monde que partout où un évêque a posé son trône, l’autorité du pape s’exerce. Le monde et les villes sont donc le nouveau royaume terrestre du souverain pontife  de Rome.